Depuis plusieurs mois, les prix de nombreux produits alimentaires continuent d’augmenter en Belgique, pesant sur le budget des ménages. En un an, des produits de consommation courante comme le chocolat, la viande et le café ont vu leurs prix grimper de manière significative.
Cette inflation alimentaire est alimentée par une combinaison de facteurs, notamment des conditions climatiques extrêmes, des crises sanitaires et une pression accrue sur les coûts de production. Les experts avertissent que la situation pourrait se détériorer davantage dans les mois à venir, rendant les courses encore plus coûteuses pour les consommateurs.
les produits de base en forte hausse
Parmi les produits les plus touchés par cette inflation, le chocolat occupe une place de choix. En 2025, une tablette de chocolat a vu son prix augmenter de 44%, tandis que les chocolats au lait connaissent une hausse de 43,90%. Cette explosion des prix est principalement liée à une augmentation de 54% du prix du cacao en un an, un phénomène qui n’est pas encore complètement répercuté sur le prix des tablettes. Le sucre, également en forte hausse, contribue à cette dynamique inflationniste. Ces hausses concernent également d’autres produits alimentaires essentiels comme le café, dont le prix des dosettes a augmenté de 23%, mais où les grains eux-mêmes ont vu une hausse de 53%. Les fabricants, ayant utilisé leurs stocks moins chers dans un premier temps, n’ont pas encore pleinement répercuté cette inflation sur les prix.
Le secteur de la viande connaît également des augmentations notables. Les prix des steaks ont augmenté de 18%, un phénomène qui touche particulièrement la viande bovine. Colruyt indique que les prix de la viande bovine ont augmenté de 30% depuis janvier 2025. Les acteurs du marché redoutent même que la viande locale devienne rare dans les rayons des supermarchés dans les prochaines années. Ce phénomène est d’autant plus préoccupant pour les consommateurs, car il pourrait restreindre leur choix en matière de produits locaux. Outre le chocolat et la viande, d’autres produits de consommation courante connaissent également des hausses importantes. Le jus d’orange, par exemple, a augmenté de 20,21%.
l’inflation alimentaire : un phénomène structurel
Cette inflation des prix des aliments n’est pas uniquement le résultat de facteurs conjoncturels mais résulte également de problèmes structurels dans l’industrie alimentaire belge. Pierre-Alexandre Billiet, comme Pierre-Alexandre Billiet, économiste et directeur général de Gondola, explique que les supermarchés sont confrontés à des coûts de production élevés, mais aussi à une pression constante pour maintenir les prix bas afin de satisfaire les attentes des consommateurs, relate 7sur7. Toutefois, cette quête du prix le plus bas a des conséquences sur la qualité des produits, une situation qui se traduit par une offre alimentaire de plus en plus restreinte. De nombreux consommateurs se retrouvent ainsi avec des choix limités, ce qui affecte la diversité des produits disponibles en rayon.
La situation s’aggrave également pour les petites entreprises alimentaires, qui peinent à suivre le rythme des promotions excessives pratiquées par les grands groupes. Ces promotions, souvent de l’ordre de « un acheté, un gratuit », poussent les petits producteurs à la faillite. L’expert déplore que le secteur alimentaire belge, déjà fragilisé, soit soumis à une concurrence déloyale où seules les grandes enseignes peuvent se permettre de compenser les pertes générées par ces promotions. En 2024, plus de 100 faillites ont été recensées dans l’industrie alimentaire belge, illustrant l’ampleur du problème.
L’augmentation des prix pourrait également s’accompagner d’une raréfaction des produits locaux. En effet, l’appauvrissement de l’offre, en particulier pour des produits comme la viande bovine belge, pourrait rendre les produits de qualité locale moins accessibles. Si la situation continue sur cette trajectoire, les consommateurs devront s’attendre à une diminution de la diversité des produits alimentaires dans les supermarchés, en particulier ceux provenant de petits producteurs belges.
Cette tendance inquiétante se reflète dans les prévisions de l’expert, qui annonce que les prix continueront de grimper dans les mois à venir, sans signe de retour à la normale. Selon Billiet, il ne faut pas s’attendre à une baisse significative des prix, notamment pour des produits comme le chocolat ou la viande bovine. Au contraire, il est probable que les consommateurs devront se préparer à un resserrement de l’offre et à une hausse continue des prix.
