La SNCB a dévoilé sa nouvelle grille tarifaire qui entrera en vigueur à la fin de l’année 2025. Selon l’opérateur ferroviaire, cette réforme vise à simplifier les tarifs et à rendre les voyages en train plus attractifs. Un message fort est martelé : 95 % des utilisateurs devraient bénéficier d’une amélioration ou d’une meilleure lisibilité de leurs frais de déplacement.
Cette évolution tarifaire s’inscrit dans un contexte de modernisation du réseau ferroviaire et de promotion de la mobilité durable en Belgique. Toutefois, cette nouvelle politique tarifaire suscite aussi des interrogations, notamment de la part des associations de défense des voyageurs.
Une nouvelle grille tarifaire axée sur la simplicité et l’attractivité
La SNCB structure désormais ses tarifs autour de deux grandes périodes horaires : les heures pleines, correspondant aux pics matinaux et du soir, et les heures creuses, qui s’étendent entre 9h30 et 16h ainsi qu’après 18h, relate Le Soir. Le but est de proposer des prix plus avantageux en heures creuses afin d’inciter les usagers à décaler leurs déplacements.
Un des piliers de cette réforme est la carte « avantage », qui se décline en versions mensuelles et annuelles. Elle est accessible moyennant un abonnement de 6 euros par mois pour les adultes standards et 4 euros pour les jeunes, seniors et bénéficiaires d’une aide sociale (BIM). En version annuelle, elle coûte 48 euros pour les adultes et 32 euros pour les jeunes, seniors et BIM.
Cette carte offre des réductions supplémentaires sur les trajets en train, notamment en heures creuses, mais aussi lors de déplacements fréquents. Elle s’adresse principalement aux navetteurs réguliers et vise à rendre leur abonnement plus économique et flexible.
Les tarifs pleins restent appliqués durant les heures de pointe, mais grâce à cette nouvelle répartition horaire, la SNCB espère lisser la demande et améliorer le confort dans les trains. En 2024, la SNCB a comptabilisé environ 45 millions de voyages, soulignant l’importance de gérer efficacement ces flux.
Outre la tarification horaire, la SNCB entend faciliter l’accès aux billets via des applications mobiles et renforcer l’usage des abonnements électroniques, modernisant ainsi l’expérience client. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de simplification globale, avec une réduction notable des formules tarifaires souvent jugées trop nombreuses et difficiles à comprendre.
Contestations et limites soulevées par les usagers et associations
Malgré les promesses de la SNCB, l’association Navetteurs.be, qui défend les intérêts des voyageurs réguliers, émet plusieurs critiques à l’égard de cette nouvelle grille tarifaire. Duncan Smith, vice-président de l’association, souligne que la simplification annoncée ne profite pas à tous de manière équitable.
L’un des reproches principaux porte sur la complexité toujours présente pour certains profils d’usagers, notamment ceux effectuant des trajets longs ou hors des heures creuses. Ces voyageurs pourraient ne pas bénéficier de tarifs plus avantageux, voire voir leurs coûts augmenter dans certains cas. La carte « avantage », bien qu’intéressante, représente un surcoût mensuel ou annuel qui peut être un frein pour certains, notamment les personnes à faibles revenus.
Par ailleurs, Navetteurs.be pointe une fracture géographique. Dans les régions périphériques ou rurales, la fréquence des trains est moindre, ce qui limite la possibilité d’opter pour des trajets en heures creuses à tarif réduit. Cela accentue une inégalité territoriale en matière de mobilité et d’accès au réseau.
D’autres critiques concernent la gestion des heures pleines, qui restent souvent très chargées, et pour lesquelles les tarifs ne baissent pas, créant un double standard difficile à gérer pour certains usagers. La volonté de faire baisser la congestion via la tarification peut ainsi ne pas atteindre tous les objectifs annoncés.
En outre, la multiplicité des conditions d’application, malgré les efforts de simplification, peut encore décourager les voyageurs occasionnels et compliquer la compréhension des avantages réels.
