Les travailleurs belges se distinguent par une fidélité exceptionnelle à leur entreprise. Selon une étude menée par SD Worx, un spécialiste des ressources humaines, moins de 10 % des Belges sont activement à la recherche d’un autre employeur.
Ce chiffre les place en tête des pays européens pour la loyauté au travail, devant des nations comme la France, l’Espagne ou la Slovénie. Dans un contexte économique où la mobilité professionnelle est de plus en plus courante, cette situation mérite d’être explorée pour comprendre ce qui motive cette fidélité et quelles sont ses conséquences sur le marché de l’emploi.
Un faible taux de recherche d’emploi chez les Belges
L’enquête menée auprès de 16.000 travailleurs européens par SD Worx met en lumière un fait surprenant : seuls 9 % des travailleurs belges sont activement à la recherche d’un autre employeur. Ce chiffre est le plus bas parmi les 16 pays européens étudiés. À titre de comparaison, les travailleurs français (10 %), espagnols (11 %) et slovènes (11 %) sont également relativement peu enclins à changer d’employeur, mais ces taux restent largement supérieurs à celui de la Belgique.
Un autre aspect de cette loyauté réside dans le fait que 74 % des Belges ne prévoient pas de quitter leur poste actuel, un chiffre qui surpasse largement celui de nombreux autres pays européens. L’Allemagne (71 %) et l’Espagne (68 %) complètent le podium des nations avec les travailleurs les plus loyaux. Cette stabilité est d’autant plus remarquable que, dans des pays comme la Roumanie, environ un travailleur sur cinq (20 %) est activement en recherche d’un autre emploi.
La fidélité des travailleurs belges semble en partie liée aux conditions de travail et à la stabilité offerte par de nombreuses entreprises. En Belgique, les politiques de protection sociale, les avantages liés à l’emploi à long terme et les possibilités de formation continue renforcent la sécurité de l’emploi, ce qui peut expliquer cette fidélité accrue. D’un point de vue économique, cette situation permet aux entreprises belges de bénéficier d’une main-d’œuvre stable, ce qui limite les coûts liés au recrutement et à la formation.
Une ouverture à la mobilité interne
Si la majorité des travailleurs belges restent fidèles à leur entreprise, une proportion non négligeable (26 %) reste ouverte à des opportunités de mobilité interne. En effet, bien que peu d’entre eux envisagent de changer d’employeur, un quart des Belges sont intéressés par un changement de fonction au sein de la même organisation. Ce phénomène est particulièrement pertinent dans un contexte où de plus en plus d’entreprises mettent en place des stratégies de mobilité interne pour favoriser la rétention des talents tout en stimulant l’engagement des employés.
Parmi ces 26 % de travailleurs prêts à envisager une mobilité interne, 10 % recherchent activement un autre poste dans leur entreprise, tandis que 16 % sont passivement ouverts à cette possibilité. Cette recherche de mobilité interne montre que, même si la loyauté des travailleurs belges reste solide, ils ne sont pas réticents à l’idée de nouvelles responsabilités ou de nouveaux défis, tant que ceux-ci se présentent au sein de la même structure. Cela permet aux entreprises de conserver leurs talents tout en répondant à leurs attentes de développement professionnel.
Le phénomène de la mobilité interne est également favorisé par des politiques de gestion des talents et de formation continue. De nombreuses entreprises belges investissent dans des programmes qui permettent à leurs employés d’acquérir de nouvelles compétences et de progresser au sein de l’organisation. Cela peut être vu comme un moyen de maintenir une certaine dynamique sans perdre les compétences clés acquises au fil des ans.
Dans l’ensemble, la situation des travailleurs belges révèle un modèle unique dans le paysage européen. Leur fidélité au travail, couplée à une ouverture à la mobilité interne, témoigne d’un équilibre entre stabilité professionnelle et aspiration à l’évolution. Les entreprises qui réussissent à maintenir cet équilibre peuvent ainsi bénéficier d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et stable, avec un fort potentiel de développement interne.
