Le secteur de la construction en Belgique demeure un pilier économique fondamental, mobilisant un grand nombre de travailleurs dans des conditions souvent exigeantes. Derrière les maçons, plafonneurs ou ingénieurs, se cache un éventail de fonctions dont les salaires varient considérablement selon l’expérience, le genre ou la localisation.
Malgré un environnement de travail parfois rude, notamment face aux aléas climatiques, les salariés peuvent bénéficier de compensations spécifiques et d’avantages extralégaux. Le Baromètre des salaires Jobat a fait le tour et chiffré des salaires dans la construction en 2024.
Un salaire moyen en nette hausse avec l’expérience
Selon les dernières données de Jobat, le salaire brut moyen mensuel dans le secteur de la construction s’élève à 4.109 euros, soit une progression de 14,4 % par rapport à 2020, où il atteignait 3.591 euros. Cette augmentation reflète à la fois l’évolution du marché du travail et la reconnaissance progressive de la pénibilité des métiers du bâtiment.
Les rémunérations varient fortement en fonction de l’expérience. Un débutant sortant de l’école peut espérer 2.868 euros brut par mois. Dès quatre années d’activité, ce montant grimpe à 3.397 euros, pour atteindre 3.790 euros au-delà de six ans. Cette évolution se poursuit avec l’ancienneté : après 16 ans, le salaire moyen atteint 4.461 euros, puis 4.826 euros à partir de 21 ans. Les travailleurs les plus expérimentés, avec plus de 30 ans de carrière, peuvent prétendre à une moyenne de 5.076 euros brut par mois.
La progression est donc constante, traduisant une certaine stabilité du secteur en matière de rémunération sur le long terme. Elle illustre également l’importance de la fidélité au métier et de l’expérience acquise sur les chantiers.
Inégalités de genre et disparités régionales marquées
Malgré une évolution globale des salaires, des inégalités persistent. Le secteur de la construction reste majoritairement masculin. Le Baromètre indique une différence de 441 euros brut par mois entre les genres : 4.221 euros pour les hommes, contre 3.780 euros pour les femmes. Cette disparité, bien qu’en partie liée à la faible représentation féminine dans certaines fonctions techniques, témoigne d’une inégalité structurelle qui persiste malgré les évolutions sociétales.
Les écarts ne se limitent pas au genre. La localisation de l’entreprise a également une influence notable sur le salaire. En région bruxelloise, la rémunération moyenne atteint 5.068 euros brut mensuels, contre des niveaux plus bas dans les provinces de Namur et du Luxembourg. Ces différences régionales traduisent des réalités économiques contrastées : volume de chantiers, coût de la vie, présence de sièges sociaux, ou encore attractivité des postes proposés.
Outre le salaire, les travailleurs bénéficient en moyenne de 26 jours de vacances par an et d’environ 8,5 avantages extralégaux. Les plus fréquents incluent les chèques-repas (68 %), la prime de fin d’année (64 %), le 13e mois (61 %), les écocheques (59 %), la voiture de société (57 %), l’abonnement GSM (55 %) et l’assurance hospitalisation (54 %). En cas d’intempéries empêchant le travail, des indemnisations spécifiques sont également prévues.
