Ixelles veut encadrer les loyers des kots étudiants pour stopper la flambée des prix

Ixelles veut encadrer les loyers des kots étudiants, qui dépassent souvent 600 €, afin d’éviter une exclusion des étudiants à budget limité.

Publié le
Lecture : 2 min
Ixelles veut encadrer les loyers des kots étudiants pour stopper la flambée des prix | Econostrum.info - Belgique

À Ixelles, les loyers des kots étudiants ont atteint des niveaux record, dépassant fréquemment les 600 euros par mois, voire 800 euros pour certains logements. Cette flambée des prix met en difficulté de nombreux étudiants, en particulier ceux dont les familles ne peuvent pas assumer de telles dépenses. 

La commune, qui abrite de grandes institutions comme l’Université libre de Bruxelles (ULB) et la Vrije Universiteit Brussel (VUB), est l’un des pôles universitaires les plus prisés du pays. Face à cette situation, la commune d’Ixelles veut réguler les loyers et favoriser l’accès au logement étudiant.

Des loyers en forte hausse et une demande toujours plus forte

Ixelles, commune bruxelloise de plus de 87 000 habitants, attire chaque année près de 30 000 étudiants, dont une forte proportion d’internationaux. La demande en logements étudiants est donc bien supérieure à l’offre, ce qui pousse les prix à la hausse. Selon Le Soir, le prix moyen d’un kot s’élève aujourd’hui à 650 euros, contre 500 euros en 2018, soit une augmentation de 30 % en cinq ans. Certains logements bien situés ou rénovés récemment affichent même des loyers atteignant 850 euros, un montant comparable à certains studios privés destinés aux jeunes actifs.

À titre de comparaison, dans d’autres communes bruxelloises comme Anderlecht ou Schaerbeek, les loyers des kots sont en moyenne inférieurs à 500 euros, un écart qui s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, la forte concentration d’établissements universitaires à Ixelles crée une pression locative importante. D’autre part, l’absence d’un encadrement spécifique des loyers étudiants a permis une libéralisation totale du marché. De plus, l’attrait croissant pour Bruxelles auprès des étudiants étrangers, qui disposent souvent d’un budget plus élevé, entraîne une concurrence accrue sur les logements.

Dans ce contexte, de plus en plus d’étudiants sont contraints de s’éloigner du centre pour trouver un logement abordable. Certains optent pour des colocations en périphérie, tandis que d’autres choisissent des résidences étudiantes privées, dont les prix restent malgré tout élevés, avec des loyers allant de 700 à 1 200 euros pour un studio tout équipé.

Un encadrement des loyers pour contenir la spéculation

Pour tenter de freiner cette hausse continue, la commune d’Ixelles envisage plusieurs mesures de régulation. L’une des pistes privilégiées est l’instauration d’un encadrement des loyers, qui fixerait un prix plafond en fonction de plusieurs critères : surface, état du logement, localisation et équipements. Ce type de régulation existe déjà en France, où un loyer de référence est défini pour certaines zones tendues comme Paris ou Lille.

En complément, la commune souhaite aussi favoriser la création de logements étudiants publics à des tarifs abordables. À Louvain, des résidences universitaires permettent aux étudiants de louer un kot entre 350 et 450 euros, bien en dessous des prix pratiqués à Ixelles. L’objectif serait donc d’encourager le développement de résidences similaires, en partenariat avec les universités et des investisseurs publics.

Toutefois, ces mesures ne font pas l’unanimité. Les propriétaires et investisseurs immobiliers s’inquiètent des conséquences économiques d’un encadrement des loyers, estimant qu’une limitation des prix pourrait réduire l’attractivité d’Ixelles et freiner les rénovations des bâtiments existants. Certains redoutent aussi que cela entraîne une baisse de l’offre locative, si les propriétaires jugent leur rentabilité insuffisante.

Malgré ces oppositions, la commune veut agir rapidement pour éviter que la situation ne devienne encore plus problématique pour les étudiants. Si ces régulations sont adoptées, elles pourraient inspirer d’autres communes confrontées à une crise similaire du logement étudiant en Belgique. En attendant, les étudiants et leurs familles espèrent une stabilisation rapide des loyers, afin que le droit au logement ne devienne pas un privilège réservé aux plus aisés.

Laisser un commentaire

Share to...