La commune belge de Turnhout examine une réforme fiscale inédite en faveur des célibataires. Le projet, porté par Kelly Verheyen, échevine en charge de l’égalité des chances, vise à alléger la charge fiscale de ces habitants.
Selon les autorités locales, les célibataires sont désavantagés par rapport aux ménages bénéficiant de deux revenus. Ce débat, qui s’inscrit dans un contexte d’évolution démographique, pourrait créer un précédent en matière de justice fiscale locale.
Une mesure pour corriger une inégalité perçue
Dans la commune de Turnhout, les célibataires doivent faire face à des charges fiscales identiques à celles des ménages composés de plusieurs membres. Les taxes communales, comme celles sur les déchets, ne tiennent pas compte des différences de revenus au sein des foyers. Ainsi, une personne vivant seule paie autant qu’un couple à deux revenus. Cette situation a été qualifiée de « discriminatoire » par Kelly Verheyen, qui souligne les difficultés croissantes des habitants isolés. La réforme proposée viserait à appliquer une réduction d’impôts ciblée pour rééquilibrer cette disparité et mieux refléter la réalité économique de la population.
Le projet inclurait plusieurs profils, notamment les jeunes célibataires, les parents isolés, ainsi que les personnes âgées veuves ou isolées. Bien que la mesure ne soit pas encore effective, elle suscite déjà un vif intérêt et un large débat sur l’équité fiscale dans d’autres communes flamandes. Certains experts estiment que cette initiative pourrait devenir un exemple à suivre au niveau régional.
Une réforme en réponse à l’évolution démographique
Cette initiative s’inscrit dans un contexte démographique marqué par une hausse constante du nombre de personnes célibataires ou vivant seules à Turnhout. Selon les chiffres communiqués par les autorités locales, cette tendance reflète une réalité sociale et économique qui ne peut plus être ignorée. « Nous devons adapter notre fiscalité à cette nouvelle donne pour éviter une fracture sociale et garantir une répartition juste des charges communales », a déclaré Kelly Verheyen.
La proposition, en cours de discussion dans le cadre du budget communal, pourrait être mise en œuvre dès 2026 si elle obtient un consensus politique suffisant. Cependant, elle devra surmonter des obstacles importants, notamment en ce qui concerne l’impact sur les finances locales et la nécessité de justifier cette différenciation devant les autres ménages. Si elle est adoptée, cette réforme pourrait servir de modèle pour d’autres communes belges, voire européennes, confrontées à des problématiques similaires. Elle reflète également une tendance sociétale plus large, où les structures familiales traditionnelles évoluent rapidement.