Les Belges retrouvent un peu de pouvoir d’achat immobilier après plusieurs années difficiles. Grâce à une baisse des taux d’intérêt et à l’indexation des salaires début 2025, les ménages peuvent désormais acheter des biens plus spacieux.
La situation reste cependant nuancée, avec une reprise qui se fait à un rythme modéré. Les prix n’ont pas connu de hausses dramatiques, mais la stabilité du marché immobilier offre un léger soulagement aux acquéreurs.
Une reprise progressive grâce à la baisse des taux et à l’indexation salariale
Depuis le second semestre de 2024, la Belgique connaît une reprise progressive sur son marché immobilier. En grande partie alimentée par la baisse des taux d’intérêt hypothécaires, qui étaient à leur plus haut niveau à 3,69 % en décembre 2023, ces derniers ont chuté à 2,92 % à la fin de 2024. Cette diminution représente une bouffée d’air pour les ménages belges, leur permettant de financer plus facilement des biens immobiliers. Selon Jonathan Frisch, économiste chez Immoweb, cette évolution marque un tournant pour le marché belge, avec un regain de dynamisme.
Mais cette reprise s’accompagne d’une modération dans l’augmentation des prix. Les prix immobiliers en Belgique ont progressé de seulement 1,2 % au second semestre 2024. Ce faible ajustement s’explique par la stabilité globale du marché, qui reste moins volatile que dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou les Pays-Bas. Selon Véronique Goossens, chef économiste chez Belfius, cette stabilité se trouve renforcée par la prédominance des crédits à taux fixe à long terme, ainsi que par une demande soutenue et l’indexation automatique des salaires. La résilience du marché belge, caractérisée par une demande continue (71 % des Belges sont propriétaires), est un atout majeur pour le maintien de cette stabilité.
Ainsi, bien que le pouvoir d’achat immobilier ait légèrement progressé, les ménages belges peuvent désormais acheter environ 8 m² supplémentaires par rapport à fin 2023. Ce regain est bienvenu après une période marquée par une perte de pouvoir d’achat immobilier entre 2022 et 2023, où 17 m² avaient disparu en moyenne. Cependant, les conditions restent encore moins favorables qu’avant 2022, en raison de l’inflation persistante et des prix toujours élevés dans certaines régions.
Le poids de la stabilité des prix sur les crédits et l’accessibilité
L’autre facette de cette reprise est l’évolution du montant moyen des crédits immobiliers. En 2024, le montant moyen des prêts a augmenté de 7 000 €, passant de 207 000 € à 214 000 €. Bien que cette augmentation puisse sembler positive, elle reste influencée par la stagnation des prix immobiliers, limitant ainsi l’impact de cette hausse sur le marché. La Belgique bénéficie d’une préférence pour les crédits à taux fixe, ce qui réduit les risques pour les emprunteurs face à une éventuelle remontée des taux à moyen terme.
Toutefois, malgré ces ajustements, les prix des biens immobiliers n’ont pas montré de fortes variations. En 2024, la hausse annuelle des prix a été de seulement 2 %, une croissance faible comparée aux fluctuations observées dans d’autres pays européens. Les Belges bénéficient donc d’un marché plus prévisible, mais avec des prix qui demeurent relativement élevés. Cette stabilité, conjuguée à une légère hausse des salaires (indexation de 3,5 % début 2025), a permis aux ménages de retrouver une partie du pouvoir d’achat immobilier perdu ces dernières années.
Cette reprise, bien qu’encourageante, n’est pas encore suffisante pour compenser les pertes importantes des années précédentes. Les prix immobiliers restent un facteur clé qui limite les marges de manœuvre pour les acheteurs. Si l’amélioration des conditions économiques a eu un effet positif, elle n’a pas suffi à rendre le marché totalement accessible à une majorité de ménages, notamment dans les grandes villes où les prix restent élevés.
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