En 2023, le gouvernement fédéral belge a alloué 66 milliards d’euros en subventions. Pourtant, un rapport parlementaire révèle une absence flagrante de suivi et de contrôle sur la manière dont ces fonds ont été utilisés.
Les experts soulignent une gestion chaotique et des défaillances organisationnelles inquiétantes. Cette situation relance les interrogations sur la transparence et la responsabilité dans l’administration publique.
Une gestion chaotique et opaque
Le rapport présenté à la Chambre dénonce une traçabilité quasi inexistante des subventions distribuées par le gouvernement fédéral. Environ 75 % des fonds, soit 30,2 milliards d’euros, n’ont fait l’objet d’aucun contrôle, que ce soit sur les procédures ou leur utilisation. Les auteurs du rapport soulignent également une confusion dans les définitions administratives des termes « subvention », « allocation » et « dotation », ce qui complique davantage la transparence. Cette confusion favorise des zones d’ombre considérables dans l’utilisation des fonds publics, rendant difficile toute évaluation de leur efficacité ou de leur pertinence. Le problème dépasse la simple gestion technique : il soulève des questions sur la responsabilité politique et l’équité dans la répartition de ces ressources.
Un chercheur ayant participé à l’étude a déclaré : « Certains services publics ont répondu rapidement, mais d’autres ont pris beaucoup de temps, voire ignoré certaines questions. » Ces manquements montrent un manque de coordination et de rigueur administrative qui nuit à la gestion publique. Face à ces constats alarmants, le Premier ministre Alexander De Croo a chargé le service public fédéral BOSA d’enquêter, mais les résultats n’ont fait que confirmer la profondeur des problèmes. En l’absence de mesures concrètes, les doutes sur l’utilisation réelle de ces milliards s’intensifient, alimentant critiques et méfiance.
Des propositions pour rétablir la confiance
Pour améliorer la gestion des finances publiques, les experts recommandent la création d’un registre fédéral des subventions. Cet outil centralisé permettrait de suivre les fonds de manière plus efficace, à l’image des systèmes déjà en place en Flandre et à Bruxelles. L’objectif est de garantir une utilisation plus responsable des ressources publiques tout en facilitant les contrôles. Ce registre, en reliant les bases de données fédérales et régionales, fournirait un cadre clair pour identifier les bénéficiaires des subventions et évaluer leur impact socio-économique.
Ces propositions seront examinées par le futur gouvernement, baptisé « Arizona », actuellement en négociation. Cependant, l’adoption de telles réformes dépendra de la volonté politique des dirigeants. Les défis ne se limitent pas à la création d’outils techniques : ils incluent aussi une transformation culturelle au sein des institutions publiques pour renforcer la transparence. En attendant, les critiques fusent, certains dénonçant un gaspillage massif de ressources publiques et l’incapacité des autorités à réagir face à une gestion aussi défaillante. Si rien ne change, le risque est de creuser davantage le fossé entre les citoyens et leurs dirigeants, alimentant un sentiment de défiance envers l’État.
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