Pensions de divorce : 420 000 Belges bientôt privés d’un droit ?

La révision du système des pensions de divorce en Belgique est un dossier sensible, où les enjeux financiers se heurtent à des questions sociales importantes.

Publié le
Lecture : 2 min
Couple de pensionés
Pensions de divorce : 420 000 Belges bientôt privés d’un droit ? | Econostrum.info - Belgique

En Belgique, une réforme touchant les pensions des conjoints divorcés pourrait affecter près de 420 000 Belges dans les années à venir. L’initiative, portée par la N-VA, vise à réduire les dépenses publiques liées à ces pensions. 

Le système actuel, coûteux pour l’État, pourrait être modifié, voire supprimé, créant ainsi un débat sur l’équité et la responsabilité. Cette mesure pourrait avoir des conséquences importantes pour ceux qui dépendent de cette aide en cas de séparation.

Le coût exorbitant de la pension de divorce

Chaque année, les pensions de divorce représentent une charge financière importante pour le gouvernement belge. En 2020, le coût s’élevait à 246 millions d’euros. Aujourd’hui, il a atteint 401 millions d’euros, un bond de près de 60 % en seulement cinq ans, selon Sudinfo. Cette hausse est en grande partie expliquée par l’augmentation du nombre de bénéficiaires et l’inflation. Ce système, destiné à soutenir le conjoint ayant interrompu sa carrière professionnelle pour des raisons familiales, vise à compenser une perte de pension due à des années passées en dehors du marché du travail.

Les divorcés concernés, majoritairement des femmes, bénéficient ainsi d’une part de la pension de leur ex-conjoint. Cette pension est considérée comme une protection sociale, surtout dans les cas où l’un des conjoints a réduit ses heures de travail ou interrompu sa carrière pour s’occuper des enfants. Néanmoins, certains estiment que cette mesure coûteuse est devenue trop avantageuse et qu’elle encourage des comportements qui nuisent aux finances publiques. Axel Ronse, chef de groupe à la Chambre pour la N-VA, pointe le fait que certaines personnes pourraient divorcer pour toucher cette pension, voyant dans cette situation un abus du système.

La proposition de la N-VA : une réforme nécessaire ?

Pour la N-VA, le système actuel est devenu une source de gaspillage. La pension de divorce, qui coûte des centaines de millions d’euros chaque année, est jugée par certains comme une dépense injustifiée, surtout si elle profite à des personnes qui, selon l’argumentation de Ronse, l’obtiendraient de manière stratégique après un divorce. La N-VA propose donc de mettre fin à ce système et de réformer la pension de divorce en imposant que cette responsabilité soit portée par l’ex-conjoint, et non par l’État.

Le gouvernement, bien que n’ayant pas encore déterminé les contours exacts de cette réforme, semble ouvert à l’idée de réduire les dépenses liées à ce système. Certains évoquent même la suppression de la pension de famille, un système similaire destiné aux personnes non mariées, dans un souci de réduction des coûts. Cette réforme suscite toutefois des réactions contrastées. Tandis que certains y voient une nécessité économique, d’autres soulignent l’impact potentiel sur les plus vulnérables, souvent des femmes ayant sacrifié leur carrière pour leur famille.

Laisser un commentaire

Share to...