Alors que le gouvernement a été contraint de réviser sa prévision de la croissance à la baisse, c'est autour de l'attractivité du pays de prendre un coup. En effet, les investisseurs américains présents en France ont une vision de plus en plus pessimiste du pays.
Selon le 24ᵉ baromètre de la Chambre de commerce américaine en France (AmCham) concernant l'année 2023, seulement 52 % des investisseurs américains interrogés ont une vision plutôt bonne de la France et de son économie. Quant aux 48 % restants, ils en ont une vision moyenne, voire médiocre.
À titre de comparaison, 64 % des investisseurs américains en France interrogés en 2021 avaient une perception plutôt bonne, voire excellente, de la France. Cela dit, il est nécessaire de rappeler que les États-Unis sont le premier pays investisseur étranger en France.
En 2024, « Les perspectives économiques sont meilleures que l'année dernière en raison du ralentissement de l'inflation, la baisse espérée des taux d'intérêt, les plans d'investissements publics. Certains secteurs connaissent du dynamisme comme l'aérospatial, la défense, le tourisme. Mais on n'est pas revenu à l'euphorie de 2021 et 2022 », a expliqué, mercredi, Marc-André Kamel, associé et directeur chez Bain & Company et vice-président de l'AmCham France.
L'attractivité de la France s'est érodée
« Dans un contexte turbulent et chahuté, il y a cependant quelques messages d'alerte. L'attractivité de la France s'est érodée. Certaines faiblesses historiques de la France, comme le coût du travail et les difficultés administratives, remontent à la surface », a-t-il détaillé. Pour lui, ce qui est donc pointé du doigt par les investisseurs américains est surtout le coût de la main d'œuvre, l'atmosphère sociale qui règne dans le pays, ainsi que les tracas administratifs.
« La disponibilité de la main d'œuvre, le climat social et la stabilité politique font partie des priorités d'amélioration... Le premier irritant pour les collaborateurs des entreprises américaines est le climat social. Le deuxième irritant est la fiscalité des particuliers », a fait savoir Marc-André Kamel.
« Le système éducatif français ne prépare pas assez aux enjeux de demain, selon une grande partie des répondants. Il y a un écart entre les besoins de recrutements et les formations sur la transition écologique, le numérique », explique-t-il ainsi le manque de préparation de la France face à l'explosion de la demande de main d'œuvre dans les métiers d'avenir.
La France toujours en tête en matière d'attractivité
Malgré cela, le baromètre révèle que la France demeure toujours la première nation européenne en matière d'attractivité d'investisseurs étrangers. En effet, en 2023, le pays avait obtenu 13 milliards d'euros d'investissements étrangers lors du sommet Choose France. Le chef de l'État s'était évidemment félicité pour une telle réalisation, lui qui a toujours donné une importance particulière à l'attractivité de la France depuis qu'il est à la tête du pays.