La réforme de l'assurance chômage comporte des mesures controversées, à l'instar de la réduction du temps d’indemnisation et du durcissement des conditions d’accès à l'indemnité. Ces mesures ne sont pas les seules parce que le gouvernement compte en rajouter une nouvelle tout aussi restrictive. Il entend gratter davantage dans le montant des indemnités via le principe de la mensualisation du versement des allocations chômage.
Dans l'entretien accordé à La Tribune Dimanche, le 26 mai, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait réaffirmé la volonté du gouvernement de mettre en exécution les mesures de la nouvelle réforme de l’assurance chômage à partir du 1er décembre. Il a notamment annoncé la réduction du temps de l’indemnisation et des conditions encore plus dures pour bénéficier de l’allocation chômage.
Cependant, une autre mesure tout aussi controversée, figurant dans les mesures socles de l'accord conclu, novembre dernier, entre les syndicats et le patronat, devra être incluse dans le décret qui va entrer en vigueur le 1ᵉʳ décembre prochain. Le gouvernement entend revoir le principe de la mensualisation du versement des allocations. Une autre décision qui ne va certainement pas plaire aux demandeurs d'emploi. Il faut, toutefois, rappeler que l'accord conclu entre le patronat et les syndicats n'a pas été validé par le gouvernent à cause d'un désaccord sur l'emploi des seniors, en avril dernier.
En quoi consiste le lissage de la mensualisation de l’allocation chômage ?
Déjà en application, la mensualisation du versement de l'allocation chômage connaîtra un petit changement à première vue anodin, mais dont les conséquences sur les montants perçus mensuellement seront importantes. Concrètement, le versement mensuel ne sera plus appliqué selon le nombre de jours de chaque mois. La mesure va uniformiser toutes les mensualités à un mois de 30 jours. Ce qui va faire perdre aux chômeurs l’indemnisation de la dernière journée de tous les mois avec 31 jours et faire gagner la seule journée manquante du mois de février. Une petite comptabilité permet ainsi de savoir que 5 à 6 journées d’indemnisation seront perdues sur l’année.
En fait, la mesure était déjà sur la table du gouvernement. Faute d’un accord lors des négociations du mois de novembre dernier, le gouvernement a remis à plus tard sa mise en application. Elle sera, tout de même, gardée sous le coude en attendant de trouver un accord entre les syndicats et le patronat sur la question de l’emploi des seniors, qui était le point de discorde entre les deux parties.
La réforme de l’assurance chômage comporte, pour rappel, plusieurs tours de vis. L’une des mesures phares est le durcissement des conditions d’accès à l’indemnité. À compter du 1er décembre prochain, le demandeur d’emploi devra avoir travaillé 8 mois sur les 24 derniers mois, contre 6 mois actuellement. Quant à la durée d’indemnisation maximale, qui est jusque-là de 18 mois, elle ne sera plus que de 15 mois dès décembre.