En 2024, la durée moyenne des arrêts de travail a considérablement augmenté, atteignant un niveau jamais vu depuis la crise sanitaire. Cette hausse concerne particulièrement les arrêts maladie longue durée, qui représentent désormais plus de la moitié des absences en entreprise. Cette évolution est liée à divers facteurs, notamment la recrudescence des risques psychosociaux et une gestion plus fragile de la santé mentale et physique des salariés.
Les données collectées par le groupe de conseil Diot-Siaci révèlent que la durée moyenne des arrêts de travail en France a atteint 21,5 jours en 2024, soit une augmentation de 3 jours par rapport à 2022. Cette tendance est particulièrement marquée dans le secteur des arrêts de travail longue durée, qui sont désormais responsables de plus de 50% des absences. Les raisons principales sont l’augmentation des risques psychosociaux dans les entreprises, entraînant des maladies comme le burn-out et la dépression.
Facteurs de l’absentéisme en entreprise
L’absentéisme en entreprise a fortement augmenté ces dernières années, et cette dynamique ne semble pas prête de s’inverser. Selon Sabeiha Bouchakour, directrice conseil chez Diot-Siaci, bien que les salariés soient initialement investis dans leur travail, leur motivation devient volatile, notamment face à un manque de reconnaissance ou à un sentiment d’injustice au sein des entreprises, rapporte Capital. Ce phénomène est amplifié chez les jeunes salariés, notamment ceux de moins de 35 ans, qui sont trois fois plus touchés par des arrêts courts et fréquents que leurs aînés.
Les femmes continuent de présenter un taux d’absentéisme plus élevé que les hommes, une situation qui s’explique par la nature des postes qu’elles occupent souvent, plus impactants sur leur santé physique et mentale. Cette situation se traduit par un écart de santé que l’on observe également dans les différentes tranches d’âge, les jeunes salariés étant plus souvent absents pour des arrêts de courte durée, tandis que les plus de 55 ans font face à des arrêts plus longs, souvent liés à des pathologies chroniques.
Les causes principales des arrêts de travail
Les maladies ordinaires telles que la grippe, les bronchites, ou encore les gastro-entérites restent les premières causes des arrêts de travail, représentant 54% des absences en 2024. Cependant, des facteurs comme la fatigue, mentionnée par 37% des salariés, ainsi que des troubles musculo-squelettiques ou des risques psychosociaux, prennent de plus en plus de place dans les causes d’absentéisme.
Le télétravail s’avère être une solution bénéfique pour réduire l’absentéisme. 67% des télétravailleurs affirment que cette option leur a permis de ne pas avoir à s’arrêter pour des raisons de santé. Néanmoins, cette possibilité reste limitée à une certaine catégorie de salariés, et ne peut être généralisée à toutes les entreprises, notamment à cause des disparités sociales qui existent selon les métiers.
En 2024, la durée des arrêts de travail a atteint des niveaux inédits, notamment en raison de la croissance des arrêts longue durée. L’augmentation des risques psychosociaux et l’impact des conditions de travail sur la santé mentale des salariés sont des facteurs majeurs. Bien que des solutions comme le télétravail puissent aider à atténuer cette tendance, la gestion des absences reste un enjeu crucial pour les entreprises. Il devient urgent de trouver des solutions pérennes pour limiter l’absentéisme et mieux prendre en compte le bien-être des salariés au travail.