Pour alimenter l'Europe en gaz, l'Algérie et le Nigéria représentent une alternative à la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le continent européen cherche, en effet, à se défaire de sa dépendance à l'énergie russe. Pour acheminer ce gaz à partir du Nigéria, il est question de construire un gazoduc qui va relier le pays africain et le Vieux continent.
Ce grand projet qui revêt d'un grand intérêt économique et géopolitique est au centre d'une bataille entre l'Algérie et le Maroc. Les deux pays jouent des coudes pour que ce gazoduc passe par leur territoire. Toutefois, l'Algérie a fait de grands pas et semble gagner la bataille.
Le tracé passant par l'Algérie est plus économique et représente un gain de temps non négligeable. Le pays a également mis de grands moyens et a démontré des prédispositions à investir dans ce projet. L'Algérie a ainsi pris de l'avance sur son rival marocain dans cette bataille, puisque c'est son « projet » qui est le plus viable à court terme, selon les analystes.
L'Algérie met tous les moyens pour la réalisation du gazoduc transsaharien
D'ailleurs, le ministre de l'Énergie et des mines a récemment affirmé que le TSGP est un projet bien concret dont une bonne partie (2 200 km sur 4 000 km) est déjà une réalité. « C’est que nos infrastructures sont prêtes, et il s’agit de compléter celle des deux pays voisins (le Niger et le Nigeria). Une fois fait, apporter le gaz au client final à Madrid serait une question d’heures. Aussi facile que d’ouvrir le robinet », avait souligné Mohamed Arkab.
Le ministre est revenu sur ce projet à Sorrente, en Italie, lors des travaux de la 3ᵉ édition du Forum international sous le théme « Vers le sud : la stratégie européenne pour une nouvelle saison géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée ».
Mohamed Arkab a affirmé que l’Algérie « œuvre d’arrache-pied à renforcer le projet du gazoduc transsaharien reliant le Nigeria à la rive nord de la Méditerranée, via l’Algérie et le Niger, à travers le raccordement au réseau gazier algérien ». Pour le ministre, ce projet « apportera une grande contribution aux approvisionnements en gaz naturel de l’Europe, et renforcera ainsi la sécurité énergétique de la rive nord de la Méditerranée », et « soutiendra également le développement socioéconomique des pays de transit ».