L’institut européen Copernicus, spécialisé dans la météorologie, a prédit, au début du mois de septembre, que l'année 2023 serait la plus chaude jamais mesurée depuis le début des relevés en Europe. En France, le mois d'août a connu des épisodes de fortes chaleurs qui ont battu des records. Le mois de septembre a été également exceptionnellement chaud. Le début du mois d'octobre connaitra, à son tour, des hausses importantes de températures qui font l'objet des études des spécialistes.
En effet, la France connait un réchauffement anormal. L’été météorologique devait prendre fin le 31 août pour laisser place à l'automne. Cependant, les fortes chaleurs persistent encore. À partir de dimanche 1ᵉʳ octobre, la France va ainsi subir un nouvel épisode de fortes chaleurs.
Celle-ci est le résultat des hautes pressions installées sur le pays et d’une dépression sur l’Atlantique faisant remonter l’air chaud de la péninsule ibérique. Des régions, comme la Nouvelle-Aquitaine et l’Auvergne-Rhône-Alpes, devraient ainsi connaître des températures record, pour un début du mois d'octobre, comprises entre 30 et 35 °C.
Pourquoi ce nouvel épisode de fortes chaleurs à partir du début octobre ?
Le deuxième jour du mois d'octobre, le thermomètre pourrait approcher les 30 °C en Bourgogne-Franche-Comté, en Alsace et en Île-de-France. Ainsi, de nombreux records mensuels devraient être battus. Tristan Amm, prévisionniste à Météo-France, affirme qu'« Il s’agit d’une séquence tout bonnement exceptionnelle pour une fin septembre et pour un début du mois d’octobre ».
Il faut dire que les experts de Météo-France ont multiplié les superlatifs pour qualifier ce début d’automne d'exceptionnel, historique et inédit. Statistiquement, il s’agira du vingtième mois consécutif au-dessus des normales saisonnières depuis 2022.
Déjà, entre le 3 et le 10 septembre, plusieurs régions comme l’Île-de-France, la Normandie ou encore la Bretagne ont connu des températures plus élevées que celles mesurées entre juin et août. Le 8 septembre, la ville de Paris a ainsi connu sa température la plus haute de l'année, avec 36,5 °C. Toujours lors la première semaine de septembre, quatorze départements ont même été placés en vigilance canicule orange, une première à cette période de l’année.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dans son sixième rapport d’évaluation, indique que le réchauffement augmente l’intensité et la fréquence des canicules, mais il provoque aussi un allongement de la saison propice à ces phénomènes météorologiques.
« Le changement climatique favorise une extension des vagues de chaleur vers le printemps et vers le mois de septembre, voire début octobre », a analysé Christine Berne, climatologue chez Météo-France. « On peut résumer en disant qu’à configuration météo équivalente, le changement climatique apporte des anomalies climatiques plus élevées et de façon plus étendue dans la saison », ajoute la spécialiste.
De leur côté, deux chercheurs de l’Institut Pierre-Simon Laplace, en France, et de l’Istituto nazionale di geofisica e vulcanologia, en Italie, ont analysé la vague de chaleur qu’a connue une partie de l’Europe entre le 3 et le 10 septembre. Ils expliquent que l’installation de hautes pressions, favorisant un réchauffement plus intense dû aux mouvements verticaux de l’air, peut s’expliquer par la variabilité naturelle du climat. « Ce phénomène atmosphérique aurait pu avoir lieu à d’autres époques, mais il n’aurait pas été aussi intense », résume Davide Faranda, climatologue et spécialiste des événements extrêmes au sein de l’Institut Pierre-Simon Laplace. En conclusion, la France subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique.