Alors que les restaurateurs revendiquaient l’arrêt de l’usage des tickets-restaurant au sein des supermarchés, le gouvernement vient de faire part du prolongement de la dérogation qui autorise cette mesure.
Tickets-restaurant pour payer ses courses : le gouvernement favorable au prolongement de cette mesure
Le gouvernement vient de faire part d'une annonce qui risque de fortement décevoir les restaurateurs : l'utilisation des tickets-restaurant pour les achats de produits alimentaires, autorisée exceptionnellement dans un contexte d'inflation, sera prolongée pour 2025.
- Les tickets-restaurant sont des titres de paiement offerts par les employeurs à leurs employés pour financer l'achat de repas
- En 2022, pour aider les ménages à faire face à la baisse de leur pouvoir d'achat, le gouvernement a autorisé l'usage de ces titres dans les supermarchés
- Une mesure qui fait bondir les restaurateurs qui font part d'un « manque à gagner de 576 millions d’euros »
Pour rappel, les tickets-restaurant sont des titres de paiement offerts par les employeurs à leurs employés, dans le but de financer l'achat de repas. Avant 2022, leur usage se limitait exclusivement aux restaurants. Or, en raison de l'inflation, le gouvernement avait décidé d'autoriser les détenteurs de ces tickets à s'en servir pour faire leurs courses. Une situation qui a fait progresser la part du marché des supermarchés de 8,6 points entre 2022 et 2023, au détriment de celle des restaurateurs, qui a chuté de 6,4 points sur la même période.
Toutefois, cette mesure semble perdre son caractère exceptionnel, puisque le gouvernement est favorable à son prolongement en 2025. En effet, lors de son interview avec Le Parisien, la secrétaire d'État à la Consommation, Laurence Garnier, a confirmé : « Aujourd’hui, ce que je peux vous dire est que le gouvernement est favorable à prolonger cette dérogation ». Une annonce qui risque de susciter la colère des restaurateurs.
Les restaurateurs appellent à cesser de « flécher tous les titres-restaurant vers la grande distribution »
Pour rappel, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) avait publié un rapport, le 24 septembre dernier, dans lequel elle exposait les conséquences de la dérogation des titres-restaurant sur le secteur hôtelier. L'organisation dénonçait notamment un « manque à gagner de 576 millions d’euros » et réclamait au gouvernement d'arrêter de « dévoyer » les titres-restaurant.
Thierry Marx, le président de l'UMIH, avait qualifié cette décision de « scandale » lors de son dernier passage sur RMC. De son côté, le Groupement des hôtelleries & restaurations de France (GHR) se dit conscient de la nécessité de cette mesure pour le pouvoir d'achat des Français. Cependant, il estime que le gouvernement devrait cesser de « flécher tous les titres-restaurant vers la grande distribution ».
Rappelons que l'exécutif avait fait part d'une proposition de réforme consistant à maintenir un seuil journalier de 25 euros pour l'usage de ces titres de paiement au niveau des restaurants. En contrepartie, un seuil plus bas sera appliqué pour leur utilisation au niveau des supermarchés. Dans son interview accordée au Parisien, la secrétaire d'État à la consommation a affirmé que le gouvernement était ouvert aux discussions : « On va laisser passer le PLF et le PLFSS et je recevrai tous les acteurs en début d’année prochaine », a-t-elle affirmé.