Parmi les grandes lignes de la réforme de l’assurance chômage annoncée par le Premier ministre, Gabriel Attal, dans La Tribune Dimanche le 26 mai, la mise en place d’un dispositif pour les personnes âgées : le « bonus emploi senior ».
Ce bonus consiste, selon Attal, à encourager le retour à l'emploi des seniors, en leur offrant la possibilité de cumuler les indemnités chômage avec leur salaire, sous certaines conditions. « Un senior au chômage qui reprendra un emploi moins bien rémunéré que son emploi précédent pourra cumuler son nouveau salaire avec son allocation chômage pour atteindre le même salaire qu’il avait avant de tomber au chômage », a détaillé le Premier ministre lors de son entretien avec La Tribune Dimanche.
Or, il est possible actuellement de percevoir simultanément un salaire ainsi que 30% du montant de l’indemnisation de chômage. Selon l’exécutif, cette part sera étendue à 60% dès l’application de la nouvelle réforme, le 1ᵉʳ décembre 2024. Cependant, ce bonus sera versé aux seniors pendant une année seulement, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les syndicats. Interrogé par France Inter, le secrétaire confédéral FO chargé de l'emploi, Michel Beaugas, a exprimé son mécontentement. Il indique qu’après l’obtention de ce bonus pendant une année, les seniors « tomberont dans la pauvreté. En tout cas, ils seront moins bien payés s’ils reprennent un emploi après 57 ans. »
Les conditions pour profiter du « bonus emploi senior »
Tout d’abord, la réforme prévoit de faire passer l’âge d’éligibilité à cette indemnisation prolongée à 57 ans, contre 55 ans actuellement. Par conséquent, le bonus emploi senior profitera aux demandeurs d'emploi âgés de 57 ans et plus. Aussi, la rémunération du nouvel emploi doit être inférieure à celle perçue dans le cadre du précédent travail. D’autre part, il est utile de souligner que la durée maximale d’indemnisation des demandeurs d'emploi seniors passera de 27 mois à 22,5 mois dans le cadre de la réforme. La durée d’indemnisation de chômage du droit commun sera, elle aussi, réduite de 18 mois à 15 mois.
Un autre critère d’accès à l’assurance chômage est sur le point de changer. Il s’agit de la durée de travail obligatoire pour profiter des indemnisations. À ce jour, un demandeur d'emploi doit justifier d’une durée de travail de 6 mois au cours des 20 derniers mois. À partir de l’entrée en vigueur de la nouvelle réforme, cette durée passera à 8 mois. En réponse à ces mesures, jugées arbitraires, le syndicat de la Force ouvrière compte saisir le Conseil d’État.
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