Réforme de l’assurance chômage : la Force ouvrière va saisir le Conseil d’Etat

Ines
Par Ines Chekirine Publié le 27 mai 2024 à 13h13
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Dans un entretien, accordé dimanche 26 mai à La Tribune Dimanche, le Premier ministre, Gabriel Attal, a fait part des changements liés à la réforme de l'assurance chômage, qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ décembre 2024. Des mesures fortement décriées par les syndicats, notamment par la Force ouvrière (FO), qui juge la réforme « d'une dureté sans précédent ».

Selon les déclarations du Premier ministre, cette réforme promet de diriger près de 90 000 personnes vers le marché de l'emploi. Parmi les nouveautés prévues, l'encouragement des seniors de plus de 57 ans à la reprise de l'emploi. Cette catégorie sera en mesure de cumuler emploi et assurance chômage pendant une durée d'un an, à condition que le salaire soit inférieur au montant de l'allocation.

« Cela pousse les gens vers le travail, pour les personnes âgées, en général, entre 25 et 55 ans. Par Contre, en France, comme la majorité des chômeurs de longue durée, ce sont des Seniors et des jeunes de moins de 25 ans sans qualification, sur eux, ses réformes ont moins d'impact », a souligné la cheffe économiste (BDO France) Anne-Sophie Alsif au journal de 20H de TF1. 

De son côté, le secrétaire confédéral FO, Michel Beaugas, présent sur le plateau de France Inter le 26 mai, s'indigne de cette mesure. « C'est la cinquième réforme depuis que le président de la République a été élu. C'est d'une dureté sans précédent », affirme-t-il. Il estime qu'une durée d'un an d'indemnisation n'est pas suffisante pour tenir les personnes âgées à l'abri de la pauvreté.

La FO dénonce une réforme d'une « dureté sans précédent » et promet de saisir le Conseil d'État

Autre changement prévu par la réforme de l'assurance chômage, la baisse de la durée de versement des indemnités de chômage, qui passe de 18 mois à 15 mois. « Il n'y a pas eu de concertations. Cette réforme est d'une dureté sans précédent. Il y a quelques surprises dans l'interview du ministre comme le passage de 18 à 15 mois, cela a été un non-dit avec la ministre du Travail », s'indigne Michel Beaugas.

De même, pour avoir accès à l'assurance chômage, il faudra, dès l'entrée en vigueur de cette réforme, le 1ᵉʳ décembre, justifier de 8 mois de travail au cours des 20 derniers mois, contre six précédemment. Selon les déclarations du Premier ministre Gabriel Attal dans La Tribune Dimanche, cette réforme a pour but d'encourager le plein-emploi, comme elle permettra à l'État de réaliser une économie de 3,6 milliards d'euros.

Mais selon le syndicaliste de la FO, l'objectif du gouvernement est, avant tout, de renflouer ses caisses. « On va faire payer aux plus précaires de ce pays des économies pour pouvoir combler le fameux trou de la dette », a-t-il dénoncé. « Nous l'avons dit à la ministre du Travail la semaine dernière, nous attaquerons les décrets devant le Conseil d'État », a promis le syndicaliste.

Ines

Diplômée en science économique et rédactrice de profession, je vous emmène à la découverte de l'actualité économique et politique à travers la France et la Belgique.

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