A l’approche de 2026, de nombreux assurés proches de la retraite s’interrogent sur le niveau de revenus dont ils disposeront une fois leur carrière achevée. Dans un contexte marqué par la hausse des prix et des ajustements successifs des pensions, la question du montant minimal garanti revient avec insistance. Si les pensions déjà versées bénéficient d’une revalorisation annuelle, les règles applicables aux nouveaux retraités obéissent à une logique différente, étroitement liée aux conditions de départ et à la durée de cotisation. Les derniers arbitrages publiés permettent désormais d’y voir plus clair.
Au 1er janvier, l’ensemble des pensions de retraite déjà liquidées sera revalorisé de 0,9 %. Cette hausse s’inscrit dans le cadre du budget de la Sécurité sociale et repose sur le mécanisme d’indexation automatique des pensions sur l’inflation. L’objectif affiché est d’ajuster les revenus des retraités à l’évolution des prix constatée au cours de l’année précédente.
Cette revalorisation concerne à la fois les pensions de base versées par l’Assurance retraite et les pensions complémentaires. Elle s’applique indistinctement à tous les retraités, quels que soient leur régime ou le montant de leur pension. Le gouvernement avait envisagé un gel des pensions, avant d’y renoncer à l’issue des discussions parlementaires. Le maintien d’une revalorisation, même limitée, vise ainsi à préserver partiellement le pouvoir d’achat des retraités.
Dans les faits, cette hausse de 0,9 % reste modeste. Comme l’explique Monneyvox, Son impact varie selon le montant de la pension perçue, l’augmentation étant proportionnelle. Elle ne concerne toutefois que les pensions déjà liquidées. Les assurés partis à la retraite en 2025 verront donc leur pension évoluer selon ce taux, sans bénéficier des nouveaux montants minimaux prévus pour les départs intervenant à partir de 2026.
Cette distinction entre pensions en cours de versement et nouvelles pensions est essentielle. Elle conditionne directement le niveau de revenus des futurs retraités, en particulier pour ceux dont la carrière a été marquée par des salaires modestes ou des périodes d’activité incomplètes.
Le minimum contributif en 2026 : des montants revalorisés pour les départs à taux plein
Pour les assurés qui liquideront leurs droits à la retraite à partir du 1er janvier, la référence n’est plus la revalorisation générale, mais le minimum contributif. Contrairement à une idée répandue, il n’existe pas de retraite minimum universelle en France. Le minimum contributif permet toutefois de garantir une pension de base minimale aux assurés partant à la retraite à taux plein.
Depuis la réforme des retraites de 2023, dite « Borne », ce minimum contributif évolue chaque année en fonction de la progression du Smic. Ce mécanisme vise à limiter l’écart entre les pensions les plus faibles et les salaires. À la suite de la revalorisation du Smic, la Caisse nationale d’assurance vieillesse a publié une circulaire fixant les nouveaux montants applicables en 2026.
Pour un départ à taux plein, le minimum contributif s’élève désormais à 756,29 euros brut par mois pour la seule pension de base. Un minimum contributif majoré est prévu pour les assurés justifiant d’au moins 120 trimestres cotisés, soit 30 années de travail effectif. Dans ce cas, le montant atteint 903,93 euros brut par mois. Ces sommes concernent exclusivement la retraite de base versée par la Cnav ou les Carsat.

La retraite complémentaire, notamment celle de l’Agirc-Arrco pour les anciens salariés du privé, ne prévoit aucun montant minimum garanti. Elle s’ajoute à la pension de base en fonction des droits acquis tout au long de la carrière. Un plafond doit également être pris en compte : lorsque le cumul entre pension de base et pension complémentaire dépasse 1 410,89 euros, le minimum contributif est réduit.
Comme le rappelle MoneyVox, ces montants s’appliquent uniquement aux assurés qui liquident leurs droits à la retraite en 2026. Les pensions déjà versées ne sont pas recalculées sur cette base et continuent de suivre la revalorisation annuelle.
Entre la hausse générale des pensions et la revalorisation du minimum contributif, deux logiques coexistent donc. L’une vise à ajuster les pensions existantes à l’inflation, l’autre à garantir un socle minimal aux nouveaux retraités à taux plein, dans un contexte où la question du pouvoir d’achat reste centrale.








