Zones à faibles émissions (ZFE) : ces villes qui n’appliquent pas les restrictions

Depuis janvier 2025, les zones à faibles émissions (ZFE) sont obligatoires dans 42 agglomérations françaises. Cependant, 12 villes n’ont pas appliqué la mesure, invoquant des dérogations, une qualité de l’air suffisante ou des contraintes locales. Cette disparité soulève des questions sur l’efficacité et l’harmonisation des politiques environnementales en France.

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Une photo de voitures qui polluent pour illustrer les ZFE
Zones à faibles émissions (ZFE) : ces villes qui n'appliquent pas les restrictions | Econostrum.info

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les zones à faibles émissions (ZFE) sont obligatoires dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants, conformément à la Loi Climat et Résilience de 2021. Ces zones visent à limiter la circulation des véhicules les plus polluants, contribuant ainsi à une amélioration de la qualité de l’air. Cependant, sur les 42 villes concernées, 12 n’ont pas encore instauré ces restrictions, qualifiées de « dormantes ».

L’objectif des zones à faibles émissions (ZFE) est d’interdire les véhicules polluants dans de larges périmètres urbains pour réduire les émissions de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines. Pourtant, plusieurs agglomérations ont contourné ou retardé cette obligation. Les arguments avancés varient : qualité de l’air jugée suffisante, absence de contraintes coercitives dans la loi, ou encore demandes de dérogation auprès de l’État.

Les dérogations et justifications locales

Certaines villes ont obtenu un délai pour appliquer ces mesures. Perpignan a ainsi repoussé la mise en place de sa ZFE au 1er janvier 2026, tandis qu’Amiens reste dans l’attente d’une nouvelle échéance. De leur côté, Dunkerque et Béthune ont formulé des demandes similaires.

Quatre autres agglomérations – Limoges, Orléans, Le Mans et Saint-Nazaire – bénéficient d’une exemption légale accordée par un décret de décembre 2022. Ces villes ont démontré que, sur au moins trois des cinq dernières années, leurs concentrations annuelles moyennes en NO2 étaient inférieures ou égales à 10 µg/m³, ce qui les dispense de mettre en place une ZFE stricte.

D’autres métropoles ont choisi de contourner temporairement la loi. Dijon Métropole, par exemple, a instauré une dérogation générale de 12 mois pour tous les véhicules, en s’appuyant sur une flexibilité permise par l’absence de sanctions explicites dans le texte législatif. À Toulon, les autorités locales ont déclaré que la qualité de l’air respectait déjà les recommandations européennes, justifiant ainsi l’absence de ZFE.

Une application inégale des ZFE

Le retard ou le contournement des ZFE reflète des priorités variées entre les villes, mais soulève également des questions sur l’efficacité globale de la lutte contre la pollution atmosphérique. Certaines métropoles avancent que les contraintes économiques et sociales, notamment pour les automobilistes, justifient des reports ou des ajustements locaux.

En revanche, d’autres agglomérations ont déjà instauré ces zones conformément aux délais, s’alignant sur les objectifs nationaux de réduction des émissions. Cette disparité met en lumière un défi majeur : harmoniser les politiques environnementales tout en tenant compte des réalités locales.

En conclusion, bien que les ZFE soient des outils efficaces pour améliorer la qualité de l’air, leur application reste inégale. La flexibilité offerte par la loi et les disparités locales ralentissent leur déploiement, compromettant ainsi leur impact environnemental à l’échelle nationale.

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