En France, cinq branches professionnelles maintiennent des minima salariaux inf\u00e9rieurs au Smic, malgr\u00e9 les efforts pour harmoniser les grilles salariales. Ce chiffre, jug\u00e9 \u00ab exceptionnellement faible \u00bb par le minist\u00e8re du Travail, r\u00e9sulte d’une mobilisation accrue des partenaires sociaux, bien que pr\u00e8s de 43 % des branches restent non conformes apr\u00e8s la derni\u00e8re revalorisation du Smic en novembre 2024.<\/strong><\/p>\n
Le Smic, index\u00e9 sur l\u2019inflation, est r\u00e9guli\u00e8rement revaloris\u00e9, augmentant parfois plus vite que les grilles salariales n\u00e9goci\u00e9es dans certaines branches. Ainsi, la hausse anticip\u00e9e au 1\u1d49\u02b3 novembre 2024, initialement pr\u00e9vue pour janvier 2025, a entra\u00een\u00e9 une mise en non-conformit\u00e9 de nombreuses branches. Si elles \u00e9taient 94 \u00e0 afficher des minima salariaux inf\u00e9rieurs au Smic \u00e0 l\u2019automne 2024, ce chiffre est aujourd\u2019hui redescendu \u00e0 75 sur les 171 branches suivies, selon les derni\u00e8res donn\u00e9es du minist\u00e8re du Travail.<\/p>\n
Les salari\u00e9s des branches en non-conformit\u00e9 per\u00e7oivent tout de m\u00eame le Smic l\u00e9gal, mais restent p\u00e9nalis\u00e9s par des grilles salariales peu \u00e9volutives. Cela les contraint souvent \u00e0 rester au salaire minimum sur des p\u00e9riodes prolong\u00e9es, freinant leurs perspectives d\u2019\u00e9volution professionnelle et leur pouvoir d\u2019achat. Les syndicats d\u00e9noncent cet \u00ab\u00a0effet de tassement\u00a0\u00bb des grilles salariales, qui limite les hausses de salaire dans les \u00e9chelons sup\u00e9rieurs.<\/p>\n
En octobre 2023, \u00e0 l\u2019issue d\u2019une conf\u00e9rence sociale sur les bas salaires, le gouvernement avait promis d\u2019imposer des sanctions aux branches non conformes, notamment par une r\u00e9duction des exon\u00e9rations de cotisations employeur. Un d\u00e9lai avait \u00e9t\u00e9 fix\u00e9 au 1\u1d49\u02b3 juin 2024 pour rectifier ces incoh\u00e9rences. Cependant, les crises politiques et les changements successifs de gouvernements ont rel\u00e9gu\u00e9 cette question au second plan. Le sujet des minima salariaux n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 prioris\u00e9 par le nouvel ex\u00e9cutif dirig\u00e9 par Fran\u00e7ois Bayrou, retardant les avanc\u00e9es esp\u00e9r\u00e9es.<\/p>\n
Le minist\u00e8re du Travail appelle les branches concern\u00e9es \u00e0 poursuivre leurs n\u00e9gociations pour r\u00e9viser leurs grilles salariales, \u00e0 travers son communiqu\u00e9 relay\u00e9 par la Tribune<\/em><\/a>. L’objectif est de garantir des augmentations coh\u00e9rentes et r\u00e9guli\u00e8res, permettant aux salari\u00e9s de progresser tout au long de leur carri\u00e8re. Si des progr\u00e8s ont \u00e9t\u00e9 r\u00e9alis\u00e9s, le chemin reste long pour assurer une \u00e9galit\u00e9 salariale effective et une meilleure justice sociale.<\/p>\n