Alors que les incertitudes économiques et géopolitiques s’intensifient, de nombreux Français s’interrogent sur la protection réelle de leur épargne en cas de faillite bancaire ou de choc financier.
En cas de défaillance bancaire, la protection de l’épargne est encadrée par un mécanisme bien établi : le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Ce dispositif, mis en place en 1999, garantit jusqu’à 100 000 euros par déposant et par établissement bancaire, pour des supports tels que les comptes courants, comptes à terme, livrets bancaires, ou encore plans d’épargne logement (PEL et CEL).
Les détenteurs de contrats d’assurance-vie sont quant à eux couverts par un mécanisme distinct, le Fonds de garantie des assurances de personnes (FGAP), avec un plafond d’indemnisation fixé à 70 000 euros par assuré. Ces systèmes sont destinés à limiter les pertes en cas de faillite, sans pour autant garantir l’intégralité des avoirs détenus.
Livrets d’épargne réglementée : une garantie étatique
Les produits d’épargne réglementée, tels que le Livret A, le LDDS ou le LEP, bénéficient d’un statut particulier : ils sont garantis directement par l’État français, sans plafond de garantie spécifique. Ce statut les rend particulièrement sécurisants pour les épargnants en période de turbulence.
Cette protection s’ajoute à celle du FGDR, ce qui signifie qu’un épargnant peut être couvert au-delà de 100 000 euros s’il détient à la fois des dépôts classiques et des livrets réglementés dans un même établissement.
Une directive européenne qui suscite l’inquiétude
Certaines inquiétudes proviennent de la directive européenne BRRD (Bank Recovery and Resolution Directive), qui prévoit la possibilité, en cas de crise bancaire grave, d’impliquer les dépôts supérieurs à 100 000 euros dans un plan de sauvetage d’établissement. Ces dépôts pourraient alors être gelés ou prélevés temporairement pour limiter l’effondrement de la banque.
Même si un tel scénario reste peu probable en pratique, il souligne l’importance de diversifier ses avoirs entre plusieurs établissements pour ne pas dépasser les seuils de garantie dans une seule banque.
Une inquiétude renouvelée par le contexte géopolitique
Le contexte actuel, marqué par des tensions internationales et des déclarations politiques sur une mobilisation de l’épargne en cas de conflit, a ravivé les craintes des épargnants. Des propos tenus par des membres du gouvernement évoquant l’utilisation potentielle de l’épargne privée pour financer l’effort de défense nationale ont suscité un vif débat.
En pratique, une réquisition directe de l’épargne est jugée irréaliste par les juristes, car elle impliquerait de profonds déséquilibres économiques. L’article L2212-1 du Code de la défense permet certes des réquisitions en cas de menace grave, mais son application à l’épargne privée reste théorique.
Pour réduire les risques, les épargnants sont encouragés à répartir leurs avoirs entre plusieurs banques, à limiter l’exposition aux dépôts non garantis, et à privilégier les livrets réglementés pour la part de leur épargne liquide.
La diversification des placements, y compris au sein de différentes classes d’actifs (immobilier, obligations, actions), constitue également un levier essentiel pour affronter une éventuelle crise bancaire ou financière.








