Les vols de voitures restent un problème majeur en Île-de-France, où un véhicule disparaît toutes les quinze minutes. L’analyse des chiffres de 2024 permet d’identifier les départements les plus à risque et d’observer les tendances de cette délinquance. Quels sont les secteurs les plus exposés et comment évolue la situation ?
D’après l’Observatoire des vols et de la récupération après vol de Coyote, l’Île-de-France affiche un taux de sinistralité de 5,6 vols pour 1 000 véhicules équipés d’un traceur, soit une baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente. Malgré cette diminution, la région reste en tête du classement national, en raison de sa densité de population et de la présence de réseaux criminels organisant l’exportation des véhicules volés vers d’autres pays.
En 2024, le nombre total de vols de voitures en Île-de-France s’élève à 32 734, soit près d’un quart des vols enregistrés en France. Cette statistique dépasse largement celles de l’Auvergne-Rhône-Alpes (18 409 vols) et de la région PACA (16 864 vols), confirmant la position de la capitale et de sa banlieue comme un point critique en matière de vols de véhicules.
Quels sont les départements les plus à risque ?
L’Essonne détient le taux de sinistralité le plus élevé de la région, avec 6,5 vols pour 1 000 véhicules, soit une hausse de 8,2 % par rapport à 2023. Le Val-de-Marne suit avec 6,2 vols pour 1 000 véhicules (+11,2 %), tandis que le Val-d’Oise, malgré un niveau élevé (6 vols pour 1 000 véhicules), enregistre une baisse de 23,4 %.
À l’inverse, Paris se situe en bas du classement francilien, avec 4,1 vols pour 1 000 véhicules, en baisse de 3,5 %. Cette diminution pourrait être attribuée à la présence accrue des forces de l’ordre pendant les Jeux olympiques.
Les départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-d’Oise concentrent un tiers des vols de la région. La Seine-Saint-Denis est classée 4e au niveau national, derrière les Bouches-du-Rhône, le Nord et le Rhône, tandis que le Val-d’Oise occupe la 6e place.
Comment les voitures volés sont-ils retrouvés ?
Grâce aux traceurs GPS de Coyote, un grand nombre de véhicules volés sont récupérés par les services spécialisés. En 2024, 22 % des voitures dérobées en Île-de-France ont été retrouvées en Essonne, 14 % en Seine-Saint-Denis et 13 % en Seine-et-Marne.
Certains véhicules quittent la région ou même le pays. 10 % des voitures volées en Île-de-France sont retrouvées en dehors de la région, notamment dans les Hauts-de-France. Une autre partie des véhicules est exportée vers l’étranger, notamment en Allemagne, en Suisse, en Belgique et en Espagne, via des filières bien organisées.
Une tendance en baisse, mais des disparités locales
Globalement, les chiffres communiqués par Le Parisien montrent une diminution des vols de voitures en Île-de-France de 4,3 % par rapport à 2023. Toutefois, certains départements comme l’Essonne et la Seine-et-Marne voient leur nombre de vols augmenter de 7,4 % et 3,5 %, tandis que Paris bénéficie d’un recul de 24 %.
Cette évolution pourrait être attribuée à une meilleure surveillance policière dans certaines zones et à l’adoption croissante de dispositifs antivol, comme les traceurs GPS ou les alarmes connectées. Cependant, la demande de véhicules volés à l’international reste forte, incitant certains groupes criminels à s’adapter et à redoubler d’inventivité.
Les autorités continuent de renforcer la coopération avec les services de police européens pour lutter contre ces filières, tout en encourageant les automobilistes à protéger leurs véhicules avec des systèmes de sécurité avancés.