Les voitures de forte cylindrée sont aujourd’hui accessibles à de jeunes conducteurs, parfois inexpérimentés, via la location ou l’achat. Plusieurs drames récents ont relancé le débat sur la nécessité d’un encadrement plus strict. Un projet de loi vise désormais à interdire ces véhicules aux titulaires du permis en période probatoire.
Actuellement, les jeunes conducteurs de deux-roues doivent respecter des restrictions de puissance avec le permis A2. L’idée des sénateurs est d’appliquer une règle similaire aux voitures : interdire aux titulaires du permis B en période probatoire la conduite de véhicules dépassant un certain seuil de puissance, probablement autour de 200 chevaux, rapportent nos confrères de Sudinfo.
Cette proposition fait suite à plusieurs accidents graves impliquant des voitures puissantes. À Lille, une étudiante a perdu la vie après avoir été percutée par une voiture roulant à plus de 100 km/h dans une zone limitée à 30 km/h. À Grenoble, un agent municipal a été tué par un conducteur au volant d’une Audi RS3 de location immatriculée en Pologne. Ces événements illustrent un problème de sécurité publique que le Sénat souhaite traiter en encadrant la vente et la location de ces véhicules.
La location de voitures puissantes dans le viseur
Les sénateurs pointent du doigt la location de véhicules sportifs, notamment via des agences basées en Allemagne et en Pologne, où les conditions de location sont moins strictes qu’en France. Certains loueurs français appliquent déjà des critères d’âge et d’expérience : 21 ans et cinq ans de permis chez AR Performance, par exemple. Mais d’autres restent plus souples, craignant de perdre des clients. Le projet de loi vise à responsabiliser les loueurs et vendeurs, qui pourraient être sanctionnés s’ils ne respectent pas ces nouvelles règles.
L’interdiction porterait sur la vente, la cession, la location et le prêt de voitures trop puissantes à des conducteurs en période probatoire. Pour renforcer cette interdiction, le texte prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros, avec une possibilité d’augmentation lors des débats parlementaires. L’objectif est de dissuader les concessionnaires, loueurs et même assureurs d’encourager l’accès à ces véhicules avant la fin du délai probatoire.
Une adoption probable avant l’été de cette loi visant les jeunes conducteurs ?
Le projet de loi devrait être examiné avant l’été, et il semble bénéficier d’un accueil favorable. Le gouvernement et les parlementaires ne s’y opposent pas ouvertement, ce qui laisse présager une adoption sans trop de résistance. Si la mesure est validée, elle marquera un tournant dans la sécurité routière des jeunes conducteurs, limitant leur accès aux voitures les plus puissantes et, potentiellement, réduisant les accidents graves sur les routes.