À partir de février 2025, les règles fiscales encadrant l’usage des voitures de fonction évoluent. Le gouvernement a décidé d’augmenter la part des avantages en nature à déclarer, ce qui entraînera une hausse d’impôts pour les salariés concernés. Ce changement suscite de nombreuses critiques, notamment du côté des entreprises et des gestionnaires de flottes automobiles.
Jusqu’à présent, l’utilisation privée d’un véhicule fourni par l’employeur était considérée comme un avantage en nature, soumis à l’impôt et aux cotisations sociales. Un arrêté publié récemment alourdit la fiscalité appliquée à ces voitures, en modifiant la base de calcul des avantages déclarés.
Désormais, pour les véhicules loués, le pourcentage retenu passe de 30 % à 50 % du coût annuel total, incluant l’entretien et l’assurance. Pour les voitures achetées, ce taux passe de 9 % à 15 %, détaille Le Parisien. Ces nouvelles règles concernent tous les véhicules acquis ou loués à partir du 1er février 2025, ce qui signifie que les salariés concernés devront déclarer une somme plus élevée aux impôts.
Des incitations pour les véhicules de fonction électriques
Le gouvernement a toutefois prévu des mesures avantageuses pour les voitures 100 % électriques. Un abattement fiscal de 70 % sera appliqué, à condition que le véhicule respecte l’éco-score imposé par l’État. Concrètement, seules les voitures produites en Europe bénéficieront de cet avantage.
De plus, l’électricité utilisée pour la recharge sera exclue du calcul fiscal si elle est consommée au travail. En revanche, lorsqu’elle est utilisée à domicile, elle sera prise en compte à hauteur de 50 %. Ces nouvelles mesures ne font pas l’unanimité. La fédération Mobilians, représentant les services de l’automobile, dénonce une réforme adoptée sans concertation, et qui complique encore davantage la fiscalité automobile.
Elle pointe une contradiction avec les annonces gouvernementales sur la simplification administrative et la défense du pouvoir d’achat. Le Syndicat des loueurs de voitures en longue durée (Sesamlld) exprime également son inquiétude. Il estime que cette réforme déstabilise les entreprises et les salariés, et réclame un report de son application pour permettre aux gestionnaires de flottes et aux employés de mieux s’adapter.
Des conséquences pour les entreprises et les salariés
Cette hausse d’imposition risque d’impacter les salariés en réduisant l’attractivité des voitures de fonction, notamment pour ceux dont le budget est serré. De leur côté, les entreprises pourraient revoir leurs politiques de flotte en limitant l’attribution de véhicules ou en favorisant les modèles électriques pour bénéficier des réductions fiscales.
Avec l’augmentation générale de la fiscalité automobile, cette réforme pourrait marquer une transition vers une utilisation plus encadrée des voitures de fonction, incitant les entreprises et salariés à réévaluer leurs choix de mobilité.