Actuellement, la consommation de vin rouge connaît un recul significatif. Une baisse estimée à un tiers entre la période allant de 2011 à 2022. Selon une étude réalisée par Kantar, la jeunesse française ne s'intéresse pas au vin rouge. Les raisons sont multiples.
Une préférence pour la bière
Selon les chiffres, la consommation de vin rouge est passée de 128 litres par citoyen par an en 1960 à 36 litres seulement en 2018. En parallèle, les jeunes continuent à avoir un engouement pour la bière. Le constat a été confirmé par Rémi Christin, le directeur d'un Intermarché express à Garibaldi, dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon. L'opération « foire aux vins » mise en place par son commerce n'a pas connu le succès escompté. « De manière générale, la préférence des consommateurs pour la bière, dont le volume de vente est cinq fois supérieur à celui du vin est manifeste chez nous », affirme-t-il.
Une situation causée, en grande partie, par la disparition de l'habitude de consommer du vin à table. Aujourd'hui, la consommation d'alcool est devenue limitée aux événements heureux, tel un plaisir qu'on s'accorde de manière occasionnelle. À côté de cela, le secteur de la gastronomie a « premiumitisé » le marché du vin et a renforcé l'idée selon laquelle cette boisson est synonyme d'un certain niveau de vie. Selon les statistiques, deux tiers des consommateurs de vins et amateurs de grands crus sont fortunés et âgés de plus de 40 ans.
Plus de deux tiers des jeunes n'aiment pas le goût du vin rouge
Moins de 30 % des jeunes âgés entre 18 et 35 ans consomment du vin. Les statistiques sont particulièrement préoccupantes concernant le vin rouge. Plusieurs raisons expliquent ce désintérêt. D'abord, les prix élevés du vin ne sont pas à même d'encourager sa consommation. Ensuite, les nouvelles générations ont une préférence pour les boissons plus sucrées, à l'instar du rosé et du champagne. D'après l'enquête de l’agence Wine Intelligence, deux tiers des jeunes d'aujourd'hui détestent le goût du vin rouge.
Naturellement, ce manque d'engouement menace les vignobles bordelais, dont 85 % de la production est destinée à ce breuvage. Pour pallier cette situation inquiétante, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux tente de réconcilier la nouvelle génération avec le vin rouge, en essayant de le dissocier de son aspect « ringard » et hors de prix. Selon la responsable de la communication du CIVB, Sara Briot-Lesage, la diversité des vins produits en région bordelaise serait la solution pour attirer les jeunes.
« Il ne faut pas réduire Bordeaux à un seul type de vin rouge, celui au profil robuste, à déguster avec de la viande. Du fait de la diversité de nos appellations, de la variété des cépages de notre région, et de l’inventivité de nos vignerons, qui ne se cantonnent pas à une cuvée statutaire. Mais ils produisent une gamme de vins souvent large, les vins rouges de Bordeaux sont multiples », soutient-elle. Les jeunes pourraient donc apprécier les goûts des autres variétés de vins produits en région bordelaise, qui s'avère moins corsée que le vin rouge.