L’Inde vient d’accueillir le sommet des vingt plus grosses économies mondiales à New Delhi. Cette session du G20 a été un succès du point de vue diplomatique pour le pays, mais pas pour la planète. La déclaration finale témoigne, en effet, de l’inaction des pays membres par rapport au réchauffement climatique et s’est contentée d’appeler les nations à réduire la production d’électricité à l’aide de centrales à charbon.
L’Inde s’est illustrée comme la grande gagnante de ce G20. Le Premier ministre, Narendra Modi, avait déjà fait parler de son pays en l’appelant Bharat dans les cartons d’invitation adressés aux représentants des pays invités. Cette appellation, issue des textes anciens hindous, témoigne de la volonté des dirigeants du pays de rompre avec l’Inde, nom hérité de l’Empire britannique. À ce propos, l’Inde vient d’éjecter le Royaume-Uni de sa place de cinquième économie mondiale.
Les récents succès de l’Inde ne s’arrêtent pas là. Ce pays, qui est désormais le plus peuplé au monde, a également célébré le succès de l’atterrissage de sa sonde spatiale sur la Lune. Pour ce sommet du G20, Narendra Modi peut être fier d’avoir réussi à faire entrer l’Union africaine en tant que membre permanent, rassemblant ainsi 55 pays d’un continent où seule l’Afrique du Sud était jusqu’à présent représentée au G20. Narendra Modi consolide ainsi son rôle de médiateur entre les économies matures, principalement occidentales, et les économies émergentes, avec en première ligne la Chine, qui aspirent à davantage de reconnaissance sur la scène internationale.
L’échec du G20 dans la lutte contre le réchauffement climatique
Par ailleurs, le dirigeant indien aspire à la création d’un « coridor » maritime et ferroviaire qui partirait de l’Inde et arriverait en Europe en traversant notamment l’Arabie saoudite et les pays arabes. Ce réseau servirait à transporter des marchandises, mais aussi des données numériques et de l’hydrogène vert. Toutefois, le succès de ce G20 n’est pas total, la déclaration finale adoptée condamne les guerres de conquête territoriales (en premier celle de l’Ukraine), mais ne pointe pas du doigt la Russie.
Par ailleurs, la déclaration finale se limite à un appel à intensifier les efforts visant à réduire la production d’électricité au moyen de centrales à charbon, sans mentionner le gaz ou le pétrole. Or, les membres de ce groupe sont responsables de 85 % de la consommation mondiale de ces énergies. Neuf d’entre eux sont parmi les principaux producteurs.
L’Inde elle-même est devenue un important acheteur de pétrole russe, banni par l’Amérique du Nord et l’Union européenne depuis le conflit en Ukraine. Elle raffine ce pétrole en quantités considérables pour fournir aux Européens le gazole dont ils ont besoin. Cette inaction face à l’urgence climatique a été vivement critiquée par le président brésilien, Lula. Ce dernier aura l’opportunité de démontrer l’année prochaine qu’il est capable de faire mieux, puisqu’il sera l’hôte du prochain G20.
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