En raison de la mauvaise récolte de l’an dernier, les prix du cacao ont triplé au mois d’avril 2024, ce qui a conduit à une pénurie des « bâtons lunes » servant à la fabrication des pains au chocolat. Cette situation fait craindre aux boulangers-pâtissiers de ne plus pouvoir fabriquer suffisamment de pains au chocolat pour satisfaire la demande des Français qui en font leur traditionnel rituel du matin.
À cause des fortes intempéries qui ont frappé l’an dernier les plus grands pays producteurs, comme la Côte d’Ivoire et le Ghana, les prix du cacao ont enregistré des hausses records atteignant 12 000 dollars la tonne. Une augmentation de 180 % depuis janvier, portée aussi par les spéculations en bourse.
L’impact de cette situation s’est rapidement fait ressentir chez les fournisseurs des « bâtons lunes », avec une pénurie causée par la diminution des quantités fabriquées. « On n’a jamais connu ça auparavant, ce genre de manque de chocolat. On est inquiets, on sait qu’on a eu ce genre de problème avec le beurre et on a réussi à trouver une solution », affirme à TF1 le président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française, Dominique Anract. Pour sa part, le président de Fédération régionale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie de l’Île-de-France, Franck Thomasse précise que « sur une commande habituelle de 10 boîtes, on nous en livre 5 ».
Au chapitre de l’impact de cette pénurie sur la fabrication des pains au chocolat, il exprime son souhait « que les fournisseurs ne spéculent pas sur le prix ». Dominique Anract, de son côté, estime à ce sujet que « ce qu’il ne faut pas, c’est qu’une alarme soit mise et que les gens fassent un stock inconsidéré ».
Le prix des pains au chocolat va rester abordable
Mais, si le président de la Fédération régionale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie de l’Île-de-France adopte un ton rassurant en affirmant qu’ « il n’y a pas d’inquiétudes à avoir » et que le prix du pain au chocolat « va toujours rester abordable, et même si le prix augmente de 5 centimes », il n’en est pas de même pour tous les professionnels du métier. Le gérant d’une boulangerie de la ville d’Ajaccio, en Corse-du-Sud, exprimait à TF1 son intention de passer aux surgelés. « On travaille essentiellement avec trois ou quatre fournisseurs. Il n’y en a plus qu’un qui a des bâtons lunes disponibles. Mais à quel prix ! Ils ont triplé en quelques années. Donc, on va vendre à perte. Si ça continue de monter, il deviendra un produit de luxe », explique-t-il.
Enfin, il faut noter l’amélioration de la situation en matière des prix constatée en mai dernier. Ces derniers ont, en effet, baissé de 30 % pour s’établir à 8 000 dollars la tonne grâce à l’amélioration des conditions météorologiques dans les pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce qui annonce donc une récolte nettement meilleure et à même de permettre aux marchés de satisfaire la demande. Toutefois, il faut toujours s’attendre à l’effet montagnes russes des prix inhérents aux marchés des matières premières.
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