Les conditions météo vont changer dès ce week-end du 12 avril. Après plusieurs jours de chaleur et de temps sec, une dégradation pluvieuse est annoncée sur une large partie du territoire. Ce contraste thermique et hydrique crée un contexte propice à l’apparition du verglas d’été, un phénomène encore peu connu du grand public, mais reconnu pour sa dangerosité routière, notamment en zones urbaines et périurbaines.
Le verglas d’été ne provient pas du gel mais d’une réaction entre les premières pluies et les résidus accumulés sur la chaussée durant les périodes sèches. Ces résidus — carburants, huiles, poussières de freins, particules de pneus — forment une couche grasse et hydrophobe sur l’asphalte. Lorsque la pluie survient après plusieurs jours sans précipitation, cette couche devient extrêmement glissante, réduisant fortement l’adhérence des pneus, surtout sur les routes très fréquentées.
Selon Météo Contact, ce phénomène agit comme un véritable film de verglas, bien que sans gel. Il apparaît dès les premiers millimètres de pluie et peut durer jusqu’à ce que l’eau ait suffisamment rincé la chaussée pour évacuer les polluants.
Les zones et usagers les plus exposés au verglas
Certaines zones sont particulièrement à risque : les ronds-points, les stations-service, les virages, les zones boisées ou encore les entrées d’agglomération. Dans ces secteurs, la rugosité de la route est souvent réduite, et la concentration de résidus est plus importante.
Les conducteurs de deux-roues (scooters, motos) sont les plus vulnérables, mais les automobilistes doivent également adapter leur comportement. Les autorités conseillent de réduire la vitesse, d’éviter les freinages brusques et de maintenir une distance de sécurité accrue.
Un risque accru ce week-end
Les précipitations attendues toucheront en priorité la Bretagne, la Normandie, l’Île-de-France, le Centre-Val de Loire, mais aussi le sud de la Nouvelle-Aquitaine et l’ouest de l’Occitanie, où des orages localement forts sont annoncés.
Le phénomène de verglas d’été, bien que ponctuel, est largement sous-estimé car il ne correspond pas aux alertes hivernales classiques. Il s’agit pourtant d’une cause non négligeable d’accidents, notamment lors des tout premiers kilomètres après une averse.
Une vigilance à renforcer en période de transition météo
Avec le dérèglement climatique, ces épisodes deviennent plus fréquents en périodes intermédiaires, comme le printemps ou l’automne, quand de longues périodes sèches précèdent un retour brutal de la pluie. La sécurité routière passe aussi par une meilleure connaissance de ces risques diffus mais évitables.
Les conducteurs sont invités à se renseigner sur les conditions locales, à reporter un déplacement non urgent si nécessaire, et à faire preuve d’une attention renforcée dès ce samedi.