Les crises successives qui ont frappé de plein fouet le continent européen ont eu raison de la croissance économique de ce bloc économique. Toutefois, les pays de l'Europe ont connu des trajectoires différentes après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. La France fait partie des pays qui s'en sortent le mieux. Certes, elle ne connaît pas une croissance importante, mais elle a tout de même évité la récession. La Banque de France suggère une légère révision de la croissance à la baisse, à 0,8 % pour l’année 2023, en attendant les estimations de l'Insee.
C’est demain, mardi 30 janvier, soit au deuxième jour de Paris en « siège », que l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) devrait livrer ses premières estimations du PIB français du quatrième trimestre de l’année 2023, et de la croissance sur l'ensemble de l'année. Point positif à confirmer : les observateurs se veulent déjà moins pessimistes qu’ils ne l’étaient alors que le gouvernement tablait, en dépit de l’impact de l’inflation très appréhendé, sur une croissance annuelle positive à 1%.
Cette dernière serait attendue autour de 0,8%, s’accordent à avancer des économistes. Un taux bien proche des anticipations gouvernementales, avec, en sus, des perspectives plus évidentes, avec une meilleure affirmation au deuxième semestre pour cette année 2024.
La récession définitivement dépassée ?
« L'environnement mondial, et donc la demande externe adressée à la France, a été meilleure que ce qu'on craignait », avait décrypté mi-janvier à l'Assemblée nationale, Olivier Garnier, le chef économiste de la Banque de France, cité par nos confrères de La Tribune. « La désinflation (ralentissement de l'inflation, NDLR) a été un peu plus rapide que prévu (...) et l'investissement des entreprises a été plus résilient, avec aussi plus de dépenses publiques », avait-il encore expliqué face aux parlementaires.
Voilà en tout cas une appréciation qui va dans le sens à confirmer cette capacité prêtée à la France d’échapper à une récession potentiellement dépassée avec les prévisions de croissance, pour le dernier trimestre 2023, estimées entre 0%, selon l’Insee, et 0,2%, selon la Banque de France. Voilà des chiffres, quoique peu brillants, mais qui permettrait d’éviter d’enchaîner avec un second trimestre de suite au PIB en repli, synonyme d’une récession, le troisième étant déjà marqué par un recul de 0,1%.
Un rebond de la croissance plus affirmé au second semestre de 2024
Mais ce n’est pas encore gagné, met en garde l'économiste d'ING, Charlotte de Montpellier, citée par La Tribune, relevant les enquêtes de conjonctures qui « vont dans tous les sens ». La spécialiste se veut tout aussi réservée sur le taux de croissance en France anticipé par le gouvernement à 0,9 % en 2024. En effet, même si elle s’accorde à partager ces perspectives les moins alarmantes, avec un rebond plus affirmé de la croissance au deuxième semestre de l'année en cours, Charlotte de Montpellier prédit plutôt « une stagnation fin 2023 et une croissance annuelle de 0,8% avant 0,5% en 2024 avec des taux trimestriels de 0,3%, voire 0,4% en fin d'année ».
Loin de la contredire, sa collègue Evelyn Herrmann, citée par la même source, note « quelques risques à la hausse encore dans les prochains mois » sur l'inflation, au vu des tensions qui perdurent en mer Rouge, avec les attaques des rebelles houthis du Yémen.