En 2024, les ventes de champagne ont chuté de 9,2 %, une tendance qui touche à la fois le marché français et les exportations. Entre inflation, tensions géopolitiques et incertitudes économiques, ce recul reflète les défis actuels d’un secteur pourtant emblématique. Les producteurs envisagent des stratégies pour relancer l’attrait de ce produit phare.
Les ventes de champagne, souvent considérées comme un baromètre de l’économie festive, ont enregistré une baisse marquée en 2024. Selon les données publiées par le Comité Champagne, 271,4 millions de bouteilles ont été expédiées, soit un recul de 9,2 % par rapport à l’année précédente.
Cette diminution touche aussi bien la France, avec une baisse de 7,2 %, que les exportations, qui ont chuté de 10,8 %. Avec seulement 118,2 millions de bouteilles écoulées sur le marché national, le champagne pâtit d’un contexte de consommation en berne, aggravé par l’inflation et un sentiment général d’attentisme.
Le champagne, un indicateur économique
Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons, décrit le champagne comme un « véritable baromètre de l’état d’esprit des consommateurs », relaye BFMTV. Les incertitudes économiques, les tensions géopolitiques et les conflits dans certaines zones stratégiques, comme les États-Unis, impactent directement les ventes. Ces éléments, combinés à la prudence des ménages face à l’inflation, expliquent en partie ce recul.
Malgré tout, les exportations continuent de dominer le marché, représentant 56,4 % des volumes totaux. Cette dynamique, amorcée depuis plusieurs années, témoigne de la reconnaissance internationale du champagne, même si les chiffres montrent une baisse significative des ventes sur les grands marchés étrangers.
Une conjoncture morose mais surmontable
Cette baisse des ventes, bien qu’inquiétante, reflète surtout une conjoncture mondiale défavorable. Les experts du secteur restent optimistes quant à une reprise possible, conditionnée à une stabilisation économique et à une stratégie de promotion renforcée. Pour le champagne, le défi sera de maintenir son statut de symbole incontournable des célébrations dans un contexte mondial de plus en plus imprévisible.
Pour David Chatillon, président de l’Union des maisons de champagne interrogé par BFMTV, cette période de ralentissement doit être mise à profit pour anticiper les défis futurs. Il souligne l’importance de continuer à investir dans des pratiques durables et responsables tout en explorant de nouveaux marchés et en attirant des consommateurs émergents.
Par ailleurs, l’industrie champenoise reste résiliente. Elle mise sur la valorisation de son image de prestige et sur la diversification des produits pour séduire un public plus large, notamment dans les régions moins impactées par la crise économique.