À partir de 2025, les véhicules Crit’Air 3, bientôt interdits dans la Zone à faibles émissions (ZFE) du Grand Paris, pourront circuler librement pendant 139 jours par an, grâce à de nouvelles dérogations. Cette décision suscite des débats sur l’efficacité des mesures de pollution.
Véhicules interdits de circulation en 2025 : voici les nouvelles dérogations mises en place en Île-de-France
Les nouvelles dérogations accordées aux véhicules Crit'Air 3 dans la Zone à Faibles Émissions (ZFE) du Grand Paris suscitent de nombreuses réactions. Cette décision, qui permet à plus de 400 000 véhicules polluants de circuler 24 jours supplémentaires par an, soulève des questions sur l'efficacité réelle du dispositif et la politique de transition énergétique en Île-de-France.
À compter de janvier 2025, les véhicules Crit'Air 3, notamment les modèles diesel immatriculés avant 2011 et ceux à essence d'avant 2006, devront normalement être interdits dans la ZFE du Grand Paris. Cependant, la métropole vient d’accorder des dérogations permettant à ces véhicules de circuler librement 139 jours par an, dont 24 jours supplémentaires par rapport aux règles précédemment établies. Une décision qui intervient alors que de nombreuses voix, y compris des élus locaux, critiquent ce revirement.
Selon Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, cette mesure s’inscrit dans une phase transitoire où la métropole met en place des « passes 24 heures » pour que les propriétaires de véhicules polluants puissent continuer à circuler. Mais pour certains, comme Sylvain Raifaud, coprésident du groupe écologiste à la MGP, ces dérogations sont un « mirage » et il estime que « sans contrôles effectifs, la ZFE pourrait devenir une zone virtuelle », relaye le Figaro.
Une absence de contrôles qui aggrave le problème
Le manque de contrôles automatisés a suscité de vives critiques, certains élus y voyant un échec du gouvernement. Sylvain Raifaud déplore auprès du Figaro un « désengagement de l'État » et ajoute que la suppression des aides à la conversion des véhicules est une « mesure anti-sociale ». En effet, ces aides, qui étaient auparavant de 22 000 euros pour l'achat d’un véhicule neuf, ont été réduites à 10 000 euros, affectant particulièrement les ménages modestes. Patrick Ollier a exprimé son désarroi face à cette réduction des aides, soulignant qu’elles bénéficiaient principalement aux foyers les plus vulnérables.
La question des Zones à Faibles Émissions (ZFE) se pose donc dans un contexte complexe. Si ces zones sont censées réduire la pollution de l'air, leur mise en œuvre semble semée d'embûches. À Paris et à Lyon, deux des plus grandes agglomérations françaises confrontées à des niveaux de pollution élevés, les véhicules Crit'Air 3 sont particulièrement visés. Le gouvernement, quant à lui, met en avant des objectifs sanitaires ambitieux. Selon une consultation publique de la MGP, « 4970 décès prématurés par an dans la Métropole du Grand Paris pourraient être évités si les recommandations de l'OMS étaient respectées », rapporte le Figaro.
En attendant une véritable mise en œuvre des contrôles et un soutien renforcé aux citoyens, la ZFE du Grand Paris devra concilier les impératifs écologiques et sociaux. Les prochaines années s'annoncent décisives pour cette zone, où l’enjeu de la transition énergétique s’affronte à la réalité du terrain.