L’interdiction des véhicules diesel dans la zone à faible émission (ZFE) de Lyon est un pas important dans la transformation de la mobilité urbaine au sein de cette métropole. Cela ouvre aussi la voie à la mise en place de moyens de transport plus respectueux de l’environnement. La ville de Lyon s’apprête à franchir une autre étape dans cette voie. Mais cela ne sera pas sans conséquences sur les habitudes de mobilité des Lyonnais.
Après les 23 000 véhicules classés Crit’Air 4 et 5 interdits de circulation dans la ZFE de Lyon depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, ce sera bientôt le tour des véhicules classés Crit’Air 3, ou plus, de se voir interdire l’accès dans la même zone à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. La nouvelle mesure concernera 60 000 autres véhicules, indique l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) qui précise, dans un rapport, que Lyon, Caluire-et-Cuire, Villeurbanne, Bron et Vénissieux sont les villes concernées par cette nouvelle réglementation.
L’impact de cette mesure, ajoute l’Insee, sera plus important à Vénissieux, où plus d’un tiers des véhicules sera touché, et à Bron, où c’est près d'un tiers du parc qui sera interdit de circulation. Soulignant le fait que la France avait, entre 2006 et 2010, favorisé ce type de combustion, l’Insee explique que c’est ce qui fait que cette interdiction qui frappe les véhicules diesel fabriqués avant le 1ᵉʳ janvier 2011 touche une proportion importante du parc automobile.
Les travailleurs et les résidents appelés à s'adapter à la nouvelle réglementation qui exclut le diesel
Aussi, exemptés de vignettes Crit’Air et contribuant à l’amélioration de la qualité de l’air, les véhicules électriques s’imposent désormais comme une solution au recul des véhicules thermiques. Ils offrent l'avantage de ne pas émettre directement des polluants, de réduire les nuisances sonores et de faibles dépenses d’utilisation, notamment grâce au prix bas de l’électricité. D’ailleurs, la ville de Lyon a entrepris la mise en place d’un réseau de bornes de recharge qui étaient au nombre de 500 points de charge en 2023. Toutefois, ce modèle de véhicules souffre encore de ses prix élevés par rapport aux thermiques et du manque de points de charge.
Enfin, il faut savoir que l’adoption et la généralisation de l’utilisation des véhicules plus propres appelle l’adhésion des constructeurs et des populations. C’est un défi d’une grande ampleur au vu des chiffres donnés par l’Insee qui révèle que les deux tiers des 200 000 actifs à Lyon viennent en voiture. Les résidents de la capitale des Gaules, eux, utilisent, en grande majorité, les transports en commun.
Cela pourrait représenter un atout dans la stratégie de transition à des modes de transport plus respectueux de l’environnement. Pour permettre justement un passage plus souple, les autorités de la ville ont accordé un nouveau délai aux véhicules diesel classés Crit’Air 2 qui ne seront interdits de circulation dans la ZFE de Lyon qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2028.