À travers le nouveau contrat stratégique de la filière (CSF) Automobile pour 2024-2027, signé le 6 mai par l’ensemble des partenaires à Bercy, le gouvernement réaffirme son cap maintenu pour la généralisation du véhicule électrique dans le futur.
Une échéance charnière est déjà définie : la fin de la vente des véhicules thermiques en Europe à partir de 2035. C’est dans cette optique que l’exécutif multiplie les opérations de charmes, à travers une multitude d’aides pour booster le marché du véhicule électrique, malgré « un contexte plus difficile qu’il y a deux ans », fait remarquer le communiqué rendu public par Bercy à l'issue du contrat signé.
Pour le gouvernement, il n'est pas question de reconsidérer les objectifs fixés en matière de transition énergétique, et cela passe par le maintien des encouragements à « l’accessibilité aux véhicules à zéro émission au plus grand nombre ». Pour ce faire, se déclarant conscient des difficultés du contexte marqué par l’accroissement du coût de l’électricité et des matières premières, « le gouvernement s’engage à poursuivre les dispositifs de soutien à l’achat et à la location longue durée de véhicules neufs à zéro émission », indique le ministère de l’Économie.
Véhicule électrique : les deux dispositifs sont reconduits pour 2025
Le but, ajoute le communiqué, est « d’accompagner la montée en puissance de l’électrification, via le bonus écologique, le leasing de voitures électriques, le dispositif de suramortissement pour les professionnels ou encore de dispositifs de soutien spécifiques pour les poids lourds ».
S’exprimant en marge de la cérémonie de la signature du contrat stratégique de la filière, Roland Lescure a confirmé que le gouvernement va poursuivre sa politique de bonus écologique. De son côté, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a défendu « une décision singulière à la France, notamment en comparaison avec notre voisin allemand ».
En évoquant le voisin frontalier, le locataire de Bercy met en avant un double argument pour appuyer la politique du gouvernement français. Il s’agit, en effet, de mettre en avant les efforts que l’État continue à consentir dans son plan pour la transition énergétique à travers les aides maintenues, et ce, malgré la situation difficile de la trésorerie française, mais aussi dans la stratégie poursuivie pour garantir la réussite des ambitions. En Allemagne, les ventes des véhicules électriques se sont brusquement effondrées avec la suppression des aides accordées à l’achat.
Reste maintenant à savoir dans le détail jusqu’à quelle échéance ces aides seront maintenues en France et à quelle hauteur. Pour rappel, le bonus écologique est plafonné en 2024 à 4 000 euros, pour les ménages aisés, et à 7 000 euros pour les plus modestes (soit le montant initial à 5 000 euros et la majoration à 2 000 euros en vigueur), tandis que le leasing permet de louer une voiture à 100 euros par mois.
Néanmoins, une chose est sûre pour l’heure : les deux dispositifs sont reconduits pour 2025 et le contrat signé court jusqu’à 2027. De son côté, le gouvernement se fixe un objectif de produire 2 millions de véhicules électriques par an sur le territoire d'ici 2030.