Une nouvelle souche, plus dangereuse et plus contagieuse, du virus de la variole du singe inquiète au plus haut niveau l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Elle touche désormais plusieurs pays africains après avoir débordé les frontières de la République démocratique du Congo (RDC). Un nouvel état d’urgence de niveau international est-il en vue ?
L’OMS entend d'ailleurs réunir un comité d’urgence courant de cette semaine, car la propagation de cette maladie virale, également appelée Monkeypox ou Mpox, déborde les frontières du pays où elle sévit régulièrement, la République démocratique du Congo (RDC). Cela inquiète d’autant plus l’OMS, car les scientifiques ont observé une mutation du virus qui a donné naissance à une nouvelle souche plus dangereuse. L’ancienne avait, pour rappel, causé une épidémie mondiale durant l’année 2022 avec 100 000 individus touchés dans une centaine de pays.
En 2024, environ 14 000 cas de cette maladie ont été détectés en RDC, sur un nombre total de cas avoisinant 37 000 dans 15 pays africains depuis janvier 2022. À présent, le virus touche d’autres pays limitrophes qui n’étaient pas touchés par le passé, tels que l'Ouganda, le Rwanda, le Burundi et le Kenya. Cette nouvelle souche appelée 1b, appartient au clade 1, reconnu comme plus agressif que le clade 2 auquel est apparentée la souche ayant entraîné l'épidémie de 2022, selon les conclusions des chercheurs de l'Institut national de recherche biomédicale à Kinshasa, rapportées par la revue Nature Medicine.
L’OMS recommande une surveillance de la variole du singe à l’échelle internationale
Par ailleurs, outre la mutation du virus, les scientifiques ont aussi découvert que ce dernier se transmet majoritairement par voie sexuelle. D’ailleurs, cette nouvelle souche touche particulièrement les travailleuses du sexe et leurs clients. Dans le passé, la transmission était habituellement observée chez les enfants dont l’âge n’excède pas 15 ans.
Lors de leur étude, les chercheurs de l'Institut national de recherche biomédicale à Kinshasa ont constaté que cette nouvelle vague de la variole du singe se caractérise par un taux de mortalité beaucoup plus élevé que les précédentes. En République démocratique du Congo, il s'élève, en effet, à 3 %, contre 0,2 % auparavant. Aussi, devant l’évolution très préoccupante de cette maladie virale très contagieuse, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande une surveillance au niveau international conjointement à des mesures de santé publique au niveau local.