La principale organisation patronale française, le Medef, s'est fermement opposée au recrutement de l'Américaine Fiona Scott Morton à un poste clé de régulation des géants de la technologie. Le Medef a appelé la Commission européenne à reconsidérer sa décision, se joignant ainsi à d'autres acteurs politiques français et européens qui expriment leur désaccord.
Des préoccupations ont été soulevées quant à d'éventuels conflits d'intérêts liés aux anciennes fonctions de Fiona Scott Morton. En tant que consultante pour des géants de la technologie, tels qu'Amazon, Apple et Microsoft, certains estiment qu'elle pourrait avoir des liens étroits avec ces entreprises, ce qui pourrait influencer son nouveau rôle de régulation des acteurs de la tech. Ils dénoncent un « potentiel conflit d'intérêts entre son nouveau rôle et ses fonctions antérieures au sein de grandes entreprises technologiques américaines ».
La question de la souveraineté de l'Union européenne mise en lumière
Le recrutement de Fiona Scott Morton a ravivé le débat sur la souveraineté et l'autonomie stratégique de l'Union européenne. Le Medef critique le manque de transparence dans les règles de nomination aux postes clés des institutions européennes et demande une révision de ces règles afin de favoriser les ressortissants des 27 pays membres de l'UE pour les postes stratégiques.
« Au moment où il est impératif que l'Union européenne retrouve plus de souveraineté et une autonomie stratégique (...) il est regrettable de retrouver dans l'administration bruxelloise toujours autant de naïveté et d'indifférence, voire de mépris pour l'opinion publique européenne à quelques mois de futures élections majeures pour l'avenir de l'UE », a protesté le Medef.
La Commission européenne rejette les demandes des patrons français
La Commission européenne a rejeté les demandes du gouvernement français et du Medef de revoir sa décision de recruter Fiona Scott Morton. La commission affirme que la décision est définitive et n'y voit aucune raison de la reconsidérer. Cela alimente davantage les critiques des acteurs français qui estiment que l'opinion publique européenne est ignorée. Cette affaire soulève des questions plus larges sur l'avenir de l'Union européenne et la régulation des géants de la technologie.
Le recrutement controversé de Fiona Scott Morton met en lumière la nécessité d'une approche plus transparente et équilibrée pour les nominations aux postes clés liés à la régulation des acteurs de la tech. Alors que les réactions indignées se multiplient, le débat autour de cette nomination et des règles de nomination au sein des institutions européennes est loin d'être clos. L'avenir de la régulation des géants de la tech en Europe reste au centre des préoccupations.