Réduction des allègements de charges, économies sur les aides à l’apprentissage ou encore taxe sur les surprofits, les mesures gouvernementales dans le cadre du budget 2025 visant les entreprises sont nombreuses. Pour le patron du Medef, de tels changements impacteraient directement le secteur de l'emploi.
En 2024, le déficit public dépasse le seuil des 6 %. Avec une situation aussi compliquée, le gouvernement se devrait donc de réagir. Dans le cade du budget 2025, l’exécutif a donc annoncé une série de mesures ayant pour but de dégager 60 milliards d’euros d’économies dès l’année prochaine. Parmi les changements annoncés par le gouvernement, plusieurs d’entre eux concernent les entreprises.
Dans un entretien accordé au Parisien, le président du Medef, Patrick Martin, n’a pas caché sa réticence à l’égard des nombreuses mesures visant les entreprises. En effet, le N° 1 du Medef a qualifié le budget 2025 de « récessif ». Pour Patrick Martin, avec les changements annoncés par le gouvernement, le secteur de l'emploi risque d’être particulièrement pénalisé. Car en impactant les entreprises, les salariés seront, eux aussi, touchés.
« Si on cumule les 4 milliards d’euros de réduction des allègements de charges, les 2,5 milliards d’euros transférés de l’assurance maladie aux complémentaires santé – et, donc, aux entreprises -, le 1,5 milliard d’euros d’économies sur les aides à l’apprentissage, cela fait 8 milliards d’euros de hausse du coût du travail. Ce qui correspond aux salaires bruts moyens annuels de 300 000 salariés », a expliqué le patron du Medef.
Pour permettre aux entreprises d’augmenter les salaires, le patron du Medef recommande une « TVA sociale »
« Si les entreprises n’ont plus cet argent, fatalement, elles embaucheront moins, supprimeront des postes si nécessaire et elles ne pourront pas augmenter les salaires autant qu’elles le voudraient », ajoute-t-il. En échange de surtaxer les entreprises, le patron du Medef préconise la mise en place d’une « TVA sociale ». Avec ce dispositif, le but est d’augmenter la TVA d’un point (sauf sur les produits de première nécessité) et de baisser les cotisations sur les salaires.
« Cela rapporterait environ 10 milliards d’euros à l’État et aurait le mérite d’alléger le coût du travail et d’augmenter le salaire net de tous les salariés. En plus, la TVA s’applique aux importations, mais pas aux exportations. Ce qui favorise la compétitivité française », détaille Patrick Martin. Pour le N° 1 du Medef, la promesse de rééquilibrer les efforts demandés aux contribuables pour faire des économies n’est pour le moment absolument pas tenue.
« Le gouvernement avait promis un équilibre des efforts : un tiers venant des contribuables, dont les entreprises, et deux tiers de baisse des dépenses structurelles de l’État. En réalité, dans le projet actuel, c’est tout le contraire. Les conditions ne sont donc pas remplies », explique-t-il au Parisien.
Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin rejette la proposition de la « TVA sociale ».
Réagissant ce dimanche à la proposition du Medef, le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin a exprimé son rejet d’augmenter la TVA contre une baisse des cotisations sur les salaires. « Nous ne ferons pas payer à tous les Français cette hausse de la charge de la dette. », a-t-il affirmé sur LCI.
Laurent Saint-Martin ferme ainsi la porte à la proposition de «TVA sociale » formulée par le patron du Medef. Patrick Martin. Il a fermement refusé cette prposition qu’il considère comme une piste inacceptable. « La promesse de ce budget [2025], c’est que les prélèvements obligatoires en hausse doivent être ciblés, exceptionnels, temporaires » a tenu à rappeler le ministre en estimant qu’une hausse de la TVA serait répercutée sur les prix par les industriels et pénaliserait l’ensemble des consommateurs.
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