Après plusieurs mois de fluctuations, l'inflation en Tunisie a marqué un recul notable. En août 2024, son taux a chuté à 6,7 %, selon l'Institut National de la Statistique (INS). Ce recul marque une amélioration par rapport aux taux observés en juillet et en juin 2024
Malgré cette diminution, certains secteurs, comme l'alimentation et les produits manufacturés, continuent de ressentir les effets de l'inflation, créant une pression persistante sur le pouvoir d'achat des ménages.
Repli de l'inflation : une tendance à la baisse confirmée
Le taux d'inflation avait atteint 7,3% en juin 2024, avant de commencer sa descente en juillet à 7 %, pour finalement s'établir à 6,7 % en août. Selon l'Institut National de la Statistique (INS), cette tendance baissière est en grande partie due à un ralentissement de l'augmentation des prix des produits alimentaires, qui a été de 8,5 % en août, contre 9,4 % en juillet.
Les hausses les plus notables dans ce secteur concernent les prix des viandes ovines (+23,9 %), des huiles alimentaires (+19,1 %), et des viandes bovines (+15 %). Bien que toujours élevés, ces prix ont cessé d'augmenter au même rythme que les mois précédents, permettant ainsi un certain répit pour les consommateurs.
Les produits manufacturés et les services également touchés
Les secteurs des produits manufacturés et des services continuent de contribuer à l'inflation. En août 2024, les prix des produits manufacturés ont enregistré une hausse de 6,7 % sur un an, tirée par l'augmentation des coûts des vêtements et des chaussures (+9,9 %) ainsi que des produits d'entretien pour le foyer (+8,4 %).
Les services, de leur côté, ont connu une augmentation de 5,1 %, en grande partie à cause de la hausse des prix dans les restaurants, cafés et hôtels (+8,7 %). Ces augmentations affectent la consommation quotidienne des ménages, et bien qu'elles soient moindres que celles des produits alimentaires, elles continuent de peser sur l'inflation globale.
Inflation sous-jacente et produits encadrés
En août 2024, l'inflation sous-jacente, qui exclut les produits alimentaires et énergétiques, a légèrement reculé à 6,4 %, contre 6,5 % le mois précédent. En parallèle, les produits libres (non encadrés) ont vu leurs prix augmenter de 7,5 % sur un an, tandis que les produits encadrés n'ont progressé que de 3,8 %. La distinction entre ces deux catégories est cruciale pour comprendre cette dynamique, car les produits alimentaires libres, en particulier, continuent d'afficher des hausses importantes (+9,4 %) par rapport aux produits à prix encadrés (+2,6 %).
Des contributions sectorielles
L'inflation globale est principalement alimentée par les hausses dans les secteurs des produits manufacturés et des services. Ces deux groupes ont respectivement contribué à hauteur de 2,5 % et 1,7 %. De plus, les groupes "Non alimentaire libre" et "Alimentaire libre" ont apporté les contributions les plus importantes avec respectivement 3,5% et 2,3 %, soulignant l'impact disproportionné de ces secteurs sur l'inflation.