Une étude de l’Institut Montaigne révèle un phénomène inquiétant parmi les jeunes salariés français : 60% d’entre eux envisagent de quitter leur entreprise d’ici cinq ans. Cette tendance, qui s’inscrit dans un contexte de mécontentement généralisé, reflète une insatisfaction croissante vis-à-vis des conditions de travail, des perspectives d’évolution et des salaires. Les jeunes les plus diplômés semblent particulièrement touchés par cette déception.
Selon l’Institut Montaigne, bien que la majorité des jeunes recherchent la stabilité professionnelle, beaucoup d’entre eux se heurtent à une réalité décevante. « Bien que la majorité des jeunes déclarent rechercher la stabilité professionnelle, 60% de jeunes salariés envisagent de quitter leur entreprise d’ici à cinq ans, dont la moitié pour devenir travailleur indépendant », explique le think tank dans son étude. La cause principale de cette insatisfaction réside dans les conditions de travail, les perspectives d’évolution et la rémunération, qui ne répondent pas aux attentes des jeunes diplômés.

Des jeunes salariés déçus par leurs conditions de travail
Les jeunes issus des formations universitaires généralistes, comme les lettres ou les sciences humaines, semblent les plus touchés par ce désenchantement. « Plus le niveau de qualification est élevé, plus grand est le risque de déception », résume l’Institut Montaigne. Les jeunes diplômés de formations professionnelles, tels que les CAP, BEP ou BTS, expriment également de la déception, mais dans une moindre mesure. Cependant, certaines filières, notamment les métiers de service, sont particulièrement affectées par cette désillusion, comme le soulignent les experts.
Malgré cette insatisfaction, trois jeunes sur quatre attribuent une note supérieure à 5 sur 10 à leur satisfaction professionnelle. Toutefois, 66% de ces jeunes perçoivent un décalage entre leurs attentes et leur réalité professionnelle, notamment en ce qui concerne la qualité de vie au travail, la reconnaissance par les supérieurs, l’autonomie et l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.
L’étude met en lumière quatre profils types parmi les jeunes actifs : les « satisfaits », les « rebelles », les « fatalistes » et les « frustrés ». Parmi eux, les « satisfaits » représentent 32% des jeunes, dont une partie souhaite rester dans leur entreprise tandis que d’autres sont à la recherche de meilleures perspectives. Les « rebelles » (20% des sondés) sont plutôt satisfaits de leur emploi, mais souhaitent quitter leur entreprise en raison de leur désaccord avec l’autorité. Les « fatalistes » sont insatisfaits et critiques envers le management, tandis que les «frustrés » sont souvent démotivés et souhaitent plus d’indépendance, surtout dans les secteurs comme l’hôtellerie et la restauration.
Cette analyse met en évidence une évolution inquiétante du monde du travail, avec un nombre croissant de jeunes salariés prêts à quitter leur emploi dans les années à venir, perturbant ainsi les dynamiques traditionnelles du marché du travail. Les entreprises devront désormais faire face à ces nouvelles attentes, sous peine de voir une partie de leur main-d’œuvre partir vers d’autres horizons.







