3 mois d’emprisonnement avec sursis requis contre Jeremstar pour travail dissimulé

Photo de Sarah Ait-Ahmed
Par Sarah A.-A. Publié le 6 septembre 2023 à 13h41
Travail dissimulé : 3 mois de prison avec sursis requis contre Jeremstar
Travail dissimulé : 3 mois de prison avec sursis requis contre Jeremstar - © www.econostrum.info

Le célèbre influenceur Jeremstar a comparu devant la justice pour « travail dissimulé », à la suite d'une plainte d'un ancien collaborateur. Le parquet a requis une amende de 5 000 euros et trois mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire de deux ans. Cette affaire remet sur le tapis la question de la réglementation du travail dans le domaine des réseaux sociaux. 

Jeremstar est l'une des figures les plus populaires des réseaux sociaux, avec 2 millions d'abonnés sur Instagram, 1,7 million sur X (ex-Twitter), et 1,4 million sur YouTube. Sa société de production, fondée en 2015, a réalisé un chiffre d'affaires de 860 000 euros un an après sa création. Cependant, un nuage gris plane à l'horizon : l'influenceur doit se préparer à un procès difficile qui pourrait lui coûter une amende de 5 000 euros. Le parquet a également requis trois mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire de deux ans.

Pour la procureure en charge du dossier, l'infraction de travail dissimulé est clairement établie. Elle souligne que cette pratique porte atteinte aux droits des travailleurs, au détriment du plaignant, Bruno Etenna. « Le travail dissimulé n'est pas une infraction anodine. Il porte atteinte aux droits des travailleurs, au préjudice du salarié », a-t-elle déclaré.

220 vidéos jamais rémunérées entre 2012 et 2017

Cette affaire met en lumière un problème récurrent caché derrière le glamour des réseaux sociaux : l'exploitation de collaborateurs sans rémunération adéquate. Durant son audition, Jeremstar n'a pas nié n'avoir jamais rémunéré Bruno Etenna pour plus de 220 vidéos réalisées entre 2012 et 2017. Il prétend qu'il s'agissait d'un « échange de bons procédés ». Selon lui, il a apporté notoriété et visibilité à son collaborateur en échange de son travail : « J'étais son ami. Je lui ai apporté de la notoriété, de la visibilité », a-t-il insisté. « Il n'a jamais été question que l'on travaille ensemble », a-t-il ajouté.

De son côté, l'avocat de Bruno Etenna, Me Jérémy Kalfon, estime que Jeremstar agissait comme un employeur et que M. Etenna était effectivement son employé : « M. Gisclon (alias Jeremstar, ndlr) se comportait comme un employeur et M. Etenna était un employé ». Pour l'influenceur, il n'était jamais question d'une collaboration rémunérée, et à aucun moment, ils n'ont discuté d'une possible rémunération. « Un service doit-il être rémunéré ? » lui demande son avocate, Me Margaux Nègre-Carillon. « Non ! L'argent vient tout gâcher », répond Jeremstar.

Cette affaire remet donc en lumière l'urgence de mettre en place des lois pour mieux encadrer le métier d'influenceur, souvent entaché par des pratiques commerciales douteuses et des violations des droits des employés. Pour combattre ce phénomène, Bruno Le Maire avait précédemment publié les noms de certains influenceurs pour alerter le public sur leurs pratiques frauduleuses.

Photo de Sarah Ait-Ahmed

Journaliste spécialisée dans l'économie avec plus de 2 ans d'expérience, j'ai commencé ma carrière dans les finances avant de me tourner vers le journalisme. Je couvre l'actualité politico-économique des pays méditerranéens, notamment la France.

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