À partir de 2027, une éco-redevance sera instaurée sur 500 km de routes stratégiques dans la région Grand Est. Destinée à financer la rénovation et l’entretien des infrastructures, cette contribution vise également à répondre aux enjeux écologiques et à harmoniser les pratiques avec les pays voisins.
La région Grand Est a annoncé la mise en place d’une éco-redevance pour les poids lourds circulant sur 500 kilomètres de routes stratégiques, dont l’autoroute A31, reliant la France au Luxembourg. Cette décision fait suite à la reprise, début 2024, de la gestion de ces axes par la région, dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans. La redevance servira à financer des travaux de réfection, notamment des chaussées et des protections acoustiques, longtemps attendus.
Selon Franck Leroy, président de la région, rapporté par le Courrier du Vietnam, cette initiative s’inscrit dans une volonté de modernisation et de réduction de la congestion sur des routes essentielles pour les échanges économiques. Plus d’un million d’euros ont déjà été alloués à des études sur ces infrastructures.
Une taxe ciblant principalement les poids lourds étrangers
D’après les estimations de la région, entre 60 % et 90 % des camions empruntant ces axes sont étrangers. Inspirée de dispositifs similaires en Allemagne, Belgique et Luxembourg, cette éco-redevance cherche à aligner la fiscalité française avec celle de ses voisins. Elle devrait également dissuader les poids lourds de détourner leurs itinéraires pour éviter les péages allemands, un phénomène qui surcharge les routes locales.
Outre l’autoroute A31, la Collectivité européenne d’Alsace prévoit de mettre en place une taxe similaire, baptisée « R-pass », sur l’A35 dès début 2027, comme le rapporte le Courrier du Vietnam.
Une mesure qui divise
L’instauration de cette éco-redevance suscite des débats. Si le groupe Les Écologistes y voit une avancée pour la transition écologique et une meilleure justice territoriale, des critiques émergent du côté des Républicains et du Rassemblement National. Laurent Jacobelli, président du groupe RN, estime que cette mesure pourrait favoriser les grandes entreprises étrangères au détriment des transporteurs français, notamment les petites structures familiales.
Les défenseurs du projet, eux, soulignent son rôle essentiel pour améliorer les infrastructures et limiter l’impact environnemental du trafic routier. Avec un flux important de poids lourds traversant l’Est, cette mesure vise à réduire les émissions de CO₂ et à responsabiliser les transporteurs. Elle pourrait également offrir une meilleure répartition des coûts liés à l’entretien des routes, tout en incitant à une logistique plus durable. En s’harmonisant avec les pratiques européennes, le Grand Est espère trouver un équilibre entre développement économique et préservation environnementale.
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