Le transport et la logistique traversent une crise sans précédent. En un an, des milliers d’entrepreneurs ont perdu leur activité, victimes de la conjoncture économique et des mutations du marché. La hausse des charges et la concurrence accrue rendent la situation particulièrement difficile, notamment pour les petites entreprises.
Le transport de marchandises et de voyageurs est confronté à une accumulation de difficultés. L’augmentation du prix des carburants, les charges sociales, ainsi que la concurrence accrue fragilisent particulièrement les petites et moyennes entreprises. La hausse des coûts d’exploitation et des obligations environnementales alourdit encore la situation des transporteurs, déjà soumis à des marges réduites.
La hausse de 29,3 % des pertes d’emploi dans le transport illustre ces tensions. De nombreuses entreprises, en particulier les TPE, peinent à s’adapter aux nouvelles exigences du marché, notamment en matière de transition énergétique et de digitalisation.
Une situation contrastée selon les secteurs
Si le transport subit de plein fouet cette crise, d’autres secteurs connaissent une évolution plus modérée. Selon l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs, l’industrie amorce une légère reprise, avec une diminution de 0,2 % des pertes d’emplois. L’agroalimentaire, notamment dans la boulangerie, affiche une amélioration notable avec une baisse de 8,3 %.
À l’inverse, certains secteurs restent sous pression. L’habillement de détail et de gros connaissent une augmentation des pertes d’emploi respectivement de 6,7 % et 1,8 %. L’hébergement et la restauration, déjà éprouvés par la crise sanitaire, enregistrent une hausse de 6,6 %.
Les petites entreprises et les entrepreneurs seniors en première ligne
Les TPE sont les plus impactées par cette vague de chômage. Près de 75 % des entrepreneurs touchés dirigeaient une entreprise de moins de trois salariés. La plus forte augmentation concerne les structures de six à neuf salariés, avec une hausse de 30,2 % des pertes d’emploi.
Les dirigeants de plus de 60 ans sont particulièrement exposés. Le chômage dans cette tranche d’âge a bondi de 33,2 %, affectant plus de 8 000 entrepreneurs. Cette tendance souligne les difficultés de transmission des entreprises et le manque de repreneurs dans certains secteurs comme le bâtiment et la restauration.
Vers un avenir incertain pour le secteur du transport
Face à cette situation, les transporteurs doivent trouver des solutions d’adaptation pour préserver leur activité. La transition énergétique, bien que coûteuse, est une voie à explorer pour certains acteurs. La digitalisation et l’optimisation des coûts figurent également parmi les leviers stratégiques pour maintenir la rentabilité.
L’État pourrait jouer un rôle en accompagnant davantage les petites entreprises du secteur, notamment à travers des aides ciblées pour la modernisation des flottes et la formation aux nouvelles technologies. L’avenir du transport passera sans doute par une transformation profonde, mais encore faut-il que les entreprises puissent surmonter les difficultés actuelles.








