La Commission européenne a donné son accord technique à la trajectoire budgétaire française pour 2025, présentée par le gouvernement Bayrou. Avec un déficit prévu à 5,4 % du PIB, ce plan reste sous haute surveillance, Bruxelles exigeant des efforts compensatoires pour les années à venir.
Lundi 20 janvier, la Commission européenne a validé la trajectoire budgétaire de la France, présentée par le nouveau ministre des Finances, Éric Lombard. Ce projet, jugé conforme aux règles européennes, devrait être entériné mardi par les ministres des finances des Vingt-Sept. Cette décision intervient après l’approbation initiale en novembre dernier d’un précédent plan budgétaire, proposé par le gouvernement de Michel Barnier avant sa chute.
Le nouveau plan de François Bayrou maintient l’objectif de ramener le déficit public sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2029. Cependant, la France prévoit un déficit de 5,4 % en 2025, une révision à la hausse par rapport aux 5 % fixés précédemment, ce qui reflète une réduction de l’effort budgétaire pour cette année.
La France, mauvaise élève de la zone euro
Avec un déficit public estimé à 6,2 % en 2024, la France affiche la plus mauvaise performance budgétaire des Vingt-Sept, après la Roumanie. Ce dérapage a conduit Bruxelles à placer la France sous procédure de déficit excessif, au même titre que sept autres pays européens. À la fin septembre 2024, la dette publique française atteignait 113,7 % du PIB, soit 3 303 milliards d’euros, un niveau préoccupant pour la deuxième économie de l’Union.
La Commission européenne surveille de près les engagements de Paris pour 2025, exigeant des économies substantielles à court terme. François Bayrou a promis d’importantes réductions budgétaires, sans pour autant en détailler les modalités.
Une pression européenne pour respecter les règles
Bruxelles a souligné que, bien qu’un effort moindre soit prévu pour 2025, celui-ci devra être intégralement compensé dans les années suivantes. Cette exigence reflète la volonté de maintenir une discipline budgétaire commune, essentielle pour éviter des sanctions financières.
La France est appelée à prendre des mesures correctrices pour se conformer aux objectifs, notamment en matière de réduction de la dette. En cas de non-respect des engagements, des amendes pourraient être infligées, accentuant encore la pression sur l’exécutif français.
Une trajectoire budgétaire sous haute pression politique
La validation européenne marque une étape clé pour le gouvernement Bayrou, qui cherche à équilibrer réduction du déficit et préservation de la croissance économique. Toutefois, le retard pris dans la mise en œuvre des réformes budgétaires et l’absence de détails concrets suscitent des inquiétudes au sein des institutions européennes.
Avec un objectif ambitieux de ramener le déficit sous les 3 % d’ici 2029, la France devra démontrer sa capacité à honorer ses engagements dans un contexte économique incertain et sous la surveillance accrue de ses partenaires européens.