Les prix des carburants flambent en France et vont continuer à augmenter en raison de l'explosion des cours de pétrole sur les marchés mondiaux. Pour faire face à cette augmentation, la Première ministre compte sur les distributeurs qu'elle appelle à vendre à perte.
Comme cette pratique est interdite en France, le gouvernement va présenter « en urgence » un texte de loi devant le Parlement. Celui-ci devra entrer en vigueur début décembre. Toutefois, en annonçant cette mesure, le gouvernement comptait sur la coopération des distributeurs. Or, ces derniers sont nombreux à la rejeter, dont TotalEnergies. Son PDG, Patrick Pouyanné, est catégorique : il « ne descendra pas plus bas » que le prix actuel de 1,99 euro par litre, plafond fixé dans les stations-service de son groupe en France.
Ainsi, face à la volonté du gouvernement de permettre la vente à perte de l'essence et du gazole, afin de limiter la flambée des prix, le patron de TotalEnergies a déclaré : « 1,99 euro, c'est un plafond, la politique de TotalEnergies sera assurée (...) Je ne descendrai pas plus bas. C'est déjà un effort important ».
TotalEnergies et d'autres groupes disent non à la vente à perte des carburants
Face aux journalistes de l'émission « Quotidien », Patrick Pouyanné précise que « ce plafond s'applique dans à peu près aujourd'hui 3.000 stations. Donc ça veut dire que le prix normal est au-dessus ». Cette décision du groupe, qui gère plus d'un tiers des stations-service en France, constitue un véritable revers pour le gouvernement. Elle compromet sérieusement l'application de cette mesure et met Elisabeth Borne et son exécutif devant une situation difficile. Elle intervient au moment où les dirigeants de Leclerc, Carrefour, Intermarché, Système U, Casino et Auchan ont exprimé une opposition unanime à la revente à perte.
Il faut dire que les distributeurs ont le choix de vendre ou non à perte. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a réaffirmé, mardi aux distributeurs reçus à Bercy, que la vente à perte était facultative. Devant les stations indépendantes, l'exécutif avait promis de compenser les pertes uniquement sur justificatif d'une baisse du chiffre d'affaires. En tout cas, cette mesure ne fait pas l'unanimité ni au sein des distributeurs ni des politiciens. Ils sont nombreux à accuser le gouvernement de vouloir gagner du temps, au lieu de mettre en place des mesures concrètes, telles que la diminution de la TVA, un chèque carburant ou une ristourne à la pompe.