Depuis 2022, tous les salariés peuvent utiliser leurs tickets-restaurant pour payer leurs courses alimentaires. Reconduit en 2024, ce dispositif pourrait néanmoins connaître quelques changements avec une réforme qui devrait être proposée d'ici la fin du mois.
En effet, Olivia Grégoire, ministre déléguée en charge des Entreprises, du Tourisme et de la Consommation, devra présenter, dans les jours à venir, une réforme des tickets-restaurant. Le « nouveau ticket-restaurant » pourrait donc connaître quelques modifications, dont une qui devrait concerner son utilisation en supermarché. Pourtant, selon un sondage réalisé à la demande de la Commission nationale des titres restaurants (CNTR), et dont les résultats ont été publiés par Le Parisien, 96 % des salariés espèrent pouvoir continuer à payer leurs courses avec leurs tickets-restaurant.
« Le chiffre est éloquent. Revenir en arrière sera difficile », affirme Patrick Bouderbala, président de la CNTR. Toujours selon ce sondage mené auprès des salariés, 75 % des personnes interrogées avouent avoir totalement changé leurs habitudes alimentaires depuis 2019. D'ailleurs, « six salariés sur dix préparent leur repas au domicile pour déjeuner sur leur lieu de travail », explique Thomas Genty, de l'organisme ViaVoice qui a réalisé cette étude pour la CNTR. Par ailleurs, cette enquête révèle que 36 % des salariés interrogés indiquent utiliser les tickets-restaurant pour leurs courses alimentaires effectuées en grande surface, contre 34 % dans les restaurants.
Double plafond, versements aux associations... Les propositions de la CNTR
Face à de tels chiffres, il serait compliqué de mettre fin à ce dispositif. En contrepartie, Patrick Bouderbala, président de la CNTR, propose de mettre en place un double plafond. « Puisqu’on ne pourra pas revenir sur cet élargissement, il faut le contenir. Il faut un double plafond d’utilisation des titres restaurant », indique-t-il au Parisien. Alors qu'avec la mesure maintenue par le gouvernement, les salariés peuvent dépenser jusqu'à 25 euros par jour en tickets-restaurant. Ces dépenses pourraient être réservées uniquement aux achats effectués en boulangeries, ou au paiement au restaurant ou auprès de traiteurs. Par conséquent, les achats alimentaires réalisés en supermarchés pourraient suivre un plafond beaucoup moins élevé.
Depuis 2022, la part des titres-restaurant dépensés dans les rayons a progressé de 7 %, précise la CNTR. Outre le maintien de cette mesure, les salariés interrogés dans le cadre de cette enquête affirment à 86 % que la dématérialisation des tickets-restaurant est une bonne chose. Pour rappel, la dématérialisation complète des tickets-restaurant est prévue d'ici mars 2026. La CNTR révèle également que près de 47 millions de tickets-restaurant n'ont pas été utilisés en 2022. Face à ce chiffre colossal, Patrick Bouderbala propose « qu’un pourcentage des titres qui ne sont pas utilisés au bout d’un certain temps soit fléchés vers des associations alimentaires », rapporte Le Parisien.