Tickets-restaurant : des millions d’euros perdus chaque année, faites-vous partie des salariés concernés

Chaque année, des millions d’euros de titres-restaurant expirent sans être utilisés, laissant les salariés sans possibilité de récupérer ces fonds. Ce phénomène s’explique par plusieurs raisons, allant des changements de poste aux oublis dans un portefeuille. Avec la généralisation des supports dématérialisés, cette perte tend toutefois à diminuer. Mais que deviennent réellement ces sommes non utilisées ? Sont-elles définitivement perdues ou réinjectées dans un autre circuit économique ?

Publié le
Lecture : 2 min
Un salarié tenant un ticket-restaurant
Tickets-restaurant : des millions d’euros perdus chaque année, faites-vous partie des salariés concernés | Econostrum.info

Alors que les titres-restaurant sont un avantage apprécié des salariés, une partie d’entre eux ne profite jamais de l’intégralité de cette somme. Entre expiration, non-utilisation et fins de contrats, ces pertes représentent plusieurs millions d’euros chaque année.

Chaque année, des titres-restaurant expirent avant d’être consommés. En 2024, cette perte est estimée à 15 millions d’euros, soit environ 2 euros par salarié en moyenne. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène. Certains employés oublient leurs tickets, les égarent ou ne les utilisent pas avant la date limite. D’autres se retrouvent dans des situations où l’utilisation devient impossible, comme un changement d’emploi ou un départ à l’étranger.

Il existe également des « titres fantômes », principalement sur les supports dématérialisés. Il s’agit de crédits disponibles mais non utilisés, souvent à cause d’un changement de situation professionnelle. Dans certains cas plus inhabituels, un salarié décédé peut ne pas avoir été retiré des bases de données, laissant des sommes inutilisées.

Un phénomène en baisse grâce à la dématérialisation

Avec la montée en puissance des cartes et applications dédiées aux titres-restaurant, la perte de ces avantages diminue progressivement. En 2023, seulement 0,3 % des titres-restaurant n’ont pas été consommés, rapporte Moneyvox. Cette baisse s’explique par la possibilité, pour certains titres dématérialisés, d’être reportés sur l’année suivante si l’employeur le permet.

Les supports numériques offrent aussi une meilleure gestion des crédits disponibles, réduisant ainsi le risque d’oubli. Toutefois, même avec cette modernisation, certaines sommes continuent de s’évaporer chaque année.

L’argent des titres expirés n’est pas totalement perdu

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’argent des titres-restaurant périmés ne disparaît pas complètement. Les employeurs, qui financent entre 50 % et 60 % de ces titres, récupèrent généralement les sommes non utilisées. Selon la législation, ces montants doivent être reversés au comité social et économique (CSE) de l’entreprise lorsqu’il existe.

À défaut, ils sont affectés au budget des activités sociales et culturelles de la société dans un délai de six mois. Ainsi, même si les salariés ne récupèrent pas directement leur argent, les sommes inutilisées peuvent bénéficier à l’ensemble des employés sous d’autres formes.

Des réformes en discussion pour limiter les pertes des salariés

Face à ces pertes récurrentes, des discussions sont en cours pour améliorer le système des titres-restaurant. Une concertation a récemment été organisée à Bercy avec les acteurs du secteur afin d’évaluer des pistes d’amélioration. Parmi les mesures envisagées, une prolongation systématique des crédits non utilisés ou une plus grande flexibilité dans leur conversion pourraient être mises en place.

L’utilisation des titres pour les courses alimentaires a déjà été prolongée jusqu’à fin 2026, une décision qui pourrait encourager une consommation plus large et éviter qu’ils ne restent inutilisés. Même si les pertes liées aux titres-restaurant diminuent, elles restent une réalité pour de nombreux salariés.

Pour éviter ces situations, il est conseillé de suivre régulièrement son solde et de planifier leur utilisation avant leur expiration. Avec la transition vers les supports numériques et les ajustements législatifs à venir, le gaspillage financier lié aux titres-restaurant pourrait encore se réduire dans les années à venir.

Laisser un commentaire

Partages