Une enquête réalisée par la Fondation Jean-Jaurès en collaboration avec l’Ifop, publiée le 17 décembre 2025, montre que les salariés français sont fortement attachés à leurs avantages en nature. Ces avantages, tels que les tickets-restaurant, les chèques vacances et les chèques-cadeaux, sont perçus comme essentiels pour de nombreux travailleurs.
D’après l’étude, la réduction ou la suppression de ces avantages aurait un impact significatif sur le bien-être des salariés, en particulier pour ceux ayant des revenus plus modestes. L’enquête révèle que 84 % des salariés bénéficiant de ces avantages les jugent essentiels. Cette fidélité est particulièrement marquée parmi les personnes rencontrant des difficultés financières.
Parmi les bénéficiaires, 55 % des salariés déclarent qu’ils pourraient quitter leur emploi si ces avantages, comme les tickets restaurant, chèque-vacances et chèques-cadeaux étaient réduits ou supprimés. L’impact serait d’autant plus important lors des périodes de fêtes. En effet, 52 % des salariés affirment qu’une réduction des chèques-vacances ou des chèques-cadeaux nuirait à la réussite de leurs festivités. Pour 43 % des bénéficiaires des chèques-cadeaux, une suppression de ces derniers les empêcherait d’offrir des cadeaux lors des fêtes, tandis que 47 % des bénéficiaires des chèques-vacances affirment qu’ils ne partiraient plus en vacances si ces avantages disparaissaient.
Les tickets-restaurant sont également un avantage clé pour les salariés, en particulier pour ceux qui n’ont pas de cantine ou d’accès à des repas subventionnés. La suppression de ce dispositif obligerait de nombreux travailleurs à ajuster leur budget alimentation, avec 55 % des salariés précisant qu’ils réduiraient leur consommation au déjeuner en cas de perte de ce bénéfice.
Des préoccupations sur la taxation et l’inégalité d’accès aux tickets-restaurant, chèques-cadeaux…
Actuellement, ces avantages sont exonérés de cotisations sociales et patronales, n’étant pas considérés comme des revenus imposables pour les salariés. Cependant, cette exonération a suscité des inquiétudes, notamment en raison des propositions du gouvernement visant à modifier ce régime fiscal. Denis Maillard, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès, a mis en garde contre un changement dans cette législation. Le gouvernement avait proposé de créer une cotisation patronale de 8 % sur les « compléments de salaire » financés par les employeurs et les comités d’entreprise. Bien que cette proposition ait été repoussée, elle demeure une source d’incertitude pour l’avenir.
L’enquête a aussi mis en lumière un problème d’inégalité dans l’accès à ces avantages. Environ 28 % des salariés n’en bénéficient pas, particulièrement ceux travaillant dans des secteurs précaires ou moins qualifiés. Ces travailleurs, qui seraient les plus vulnérables, sont souvent exclus de ces dispositifs, ce qui accentue les inégalités. Selon Denis Maillard, il est nécessaire d’étendre l’accès à ces avantages pour mieux soutenir l’ensemble de la population active.







