Tensions sur les œufs en France : faut-il s’attendre à une pénurie ?

Les rayons d’œufs sont vides dans certains supermarché relevant une tensions sur ce produit.

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Œufs
Tensions sur les œufs en France : faut-il s’attendre à une pénurie ? Crédit : Canva | Econostrum.info

Depuis plusieurs semaines, des rayons d’œufs partiellement ou totalement vides sont observés dans de nombreux supermarchés. Cette situation est liée à une hausse de la consommation sur le territoire français, combinée à une légère baisse de la couverture nationale de la demande.

Cette évolution ne correspond pas à une pénurie au sens strict. Alice Richard, directrice du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), a déclaré au HuffPost que « La production en œufs en France est stable. Les magasins sont livrés tous les jours, les poules pondent tous les jours et donc il y a un réapprovisionnement qui est fait de manière régulière. »

Elle reconnaît cependant que « des tensions sur le marché de l’œuf » existent, ce qui peut expliquer l’absence temporaire du produit en rayon à certains moments de la journée. Le volume d’achat des consommateurs a augmenté de manière continue depuis plusieurs années, notamment en raison de l’inflation qui pousse certains ménages à se tourner vers des sources de protéines perçues comme moins coûteuses que la viande ou le poisson. 

Hausse de la demande et recours limité aux importations des œufs

Le CNPO indique que la consommation d’œufs a augmenté d’environ 5 % par an au cours des trois dernières années. D’après Alice Richard, « +5 %, ça fait l’équivalent de 300 millions d’œufs supplémentaires à produire ». Cette évolution pèse sur la capacité de la filière à maintenir un équilibre entre offre et demande, même en l’absence de baisse de production.

En 2024, la couverture de la demande par la production nationale atteignait 99 %. En 2025, ce taux est tombé à 96 %. Pour compenser cette différence, les distributeurs ont recours à des importations en provenance de plusieurs pays européens, dont l’Espagne, la Pologne et les Pays-Bas.

Parallèlement à l’effet prix, l’image de l’œuf a évolué ces dernières années. Longtemps associé à un risque pour le cholestérol, l’aliment bénéficie désormais d’une réévaluation. Alice Richard précise : « Depuis plusieurs années, les médecins nutritionnistes ont actualisé leurs connaissances et on sait qu’il n’y a pas de lien avéré chez un consommateur sain entre le cholestérol alimentaire et le cholestérol sanguin. »

Elle ajoute que l’œuf s’inscrit « dans les tendances de consommation des sportifs », en raison de ses apports nutritionnels. L’augmentation de la demande concerne l’ensemble des profils de consommateurs, ce qui contribue à maintenir une pression constante sur les volumes disponibles en distribution. Le CNPO indique que les œufs continuent d’être livrés quotidiennement. La disponibilité en rayon varie selon les horaires d’approvisionnement et la fréquentation des points de vente.

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