L’hiver reste une période propice pour des vacances en montagne et quelques slaloms sur la neige. Mais voilà que l’arnaque peut aussi être de la partie. En effet, de « faux moniteurs » créent la tension sur les pistes. Mais qui sont-ils réellement ?
Ces derniers jours, dans les stations de ski françaises, nombre de « faux moniteurs » ont proposé des cours à prix cassés aux vacanciers. À première vue, ils ont tout des professionnels du métier. « Combinaison de couleur vive, lunettes de soleil, peau marquée par les UV en altitude, sans oublier un groupe de personnes toujours en chasse-neige qui tentent de suivre derrière… », décrit 20 Minutes.
Or, il s’avère que ce sont d’autres professionnels étrangers sans qualifications requises qui s’infiltrent et exerceraient le métier dans l’informel. Généralement, ils proposent des cours sur des plateformes en ligne, créant ainsi une concurrence déloyale avec les moniteurs français.
Comment repérer les faux moniteurs ?
« Sur le terrain, c’est facile de les repérer, indique Éric Brèche, président du Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF), cité par la source. Ils évitent forcément de porter un pull rouge, car ils savent que c’est un marqueur de l’Ecole du ski français (ESF). Et surtout, entre professionnels, on les repère assez rapidement sur les pistes ». Eric Brèche interpelle particulièrement sur les conséquences éventuellement fâcheuses d’une telle situation, en particulier pour les élèves.
« Nous faisons un métier réglementé, aux enjeux sécuritaires importants, il est donc impératif d’être titulaire d’un diplôme reconnu qui permet d’enseigner contre rémunération. Au-delà de la qualité de la leçon reçue, les élèves peuvent se retrouver en difficulté en matière d'assurance s’il leur arrive quelque chose », met-il en garde. Pour faire la distinction, à Courchevel, le maire de la municipalité, Jean-Yves Pachod, a doté les moniteurs de l’ESF de médailles afin qu’ils soient plus facilement reconnaissables par les clients.
Le SNMSF dénonce une concurrence déloyale
Mais voilà que d’autres voix évoquent la question autrement. « En réalité, ce qui pose vraiment problème pour certains, c’est la présence de moniteurs étrangers dans les stations. Depuis quelques semaines, c’est devenu la guerre », confie Christian, un professionnel indépendant cité par la même source.
Ce dernier parle de « collègues venus de pays voisins, et qui ont tout à fait le droit d’enseigner en France, car ils ont passé les tests, mais ne paient pas les charges de l’union de recouvrement des cotisations de Sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf). Ils sont alors considérés comme faux moniteurs ». D’où cette tension qui s’est installée entre les deux parties. « Certains véhicules immatriculés à l’étranger sont dégradés », signale le professionnel.
Le président du syndicat ne nie pas cette « animosité » sur laquelle il dit avoir « alerté le gouvernement […] prévenant que les tensions augmentaient en montagne et qu’il y avait besoin d’apporter des mesures concrètes ». « Il y a une impression de concurrence déloyale à cause d’un flou qui peut mettre en péril toute l’activité des moniteurs français. » Il alerte aussi sur une « problématique » qui pourrait dégénérer sur une situation « complètement chaotique sur le terrain ».