Le marché de l’immobilier est en repli. La tendance à la baisse des prix des logements qui s’empare du secteur dure maintenant depuis plusieurs mois. Elle va en se généralisant sur quasiment toutes les grandes agglomérations de France, y compris la capitale, Paris. Cette dernière, qui n'a jamais vécu une telle situation depuis la première décennie des années 2000, du temps de la crise immobilière, voit désormais ses prix régresser encore de 0,7% en ce mois de novembre.
Le dernier baromètre national de Meilleurs Agents fait ressortir des chiffres en baisse de 1,9% sur un an en ce mois de novembre. Exception faite notamment pour les régions comptant le plus grand nombre de résidences de vacances (littoral et montagne). Cette tendance à la baisse affecte pas moins de huit grandes agglomérations. Dans la capitale, le prix moyen du mètre carré a chuté à 9 733 euros, soit une baisse de 5,6% en un an. Exceptionnel ! Expliquant cette nouvelle situation du marché de l’immobilier, la plate-forme digitale de l’immobilier évoque en premier la hausse du taux d’intérêt, à l’origine du découragement de la demande exprimée. « Les prix s’ajustent à un nouveau contexte marqué par la remontée des taux d’intérêt et la baisse de la demande qui en résulte », lit-on.
Il faut dire que la baisse des prix a été significative, particulièrement entre octobre et novembre, bien que la tendance fût enclenchée depuis plusieurs mois. Et les prix dégringolent sur toute la région Île-de-France. Même les départements qui étaient jusque-là les plus inabordables, ils sont en train de subir des baisses conséquentes. Les logements dans les Hauts-de-Seine se sont dépréciés de 4,7 %, et se vendent désormais à 6 897 euros le mètre carré. Le même constat est observé dans le Val-de-Marne (-3,4 % ; 5 387 euros) et en Seine-Saint-Denis (-2,6 % ; 4 336 euros).
Immobilier : la reprise n’interviendrait pas avant la fin du 1ᵉʳ trimestre 2024
Les valeurs tarifaires ont singulièrement diminué à Nantes et à Marseille, où la valeur moyenne du mètre carré est carrément passée sous la barre des 3 750 euros. À Nantes, le coût moyen tourne désormais autour de 3 746 euros, soit une dévalorisation de 8% sur un mois. À Marseille, la valeur est descendue à 3 745 euros. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, notamment à Lyon, où on enregistre les prix les plus onéreux, la valeur du logement se négocie à une moyenne de 4 932 euros le mètre carré, soit un taux en baisse de -0,5%.
Dans le Grand Est aussi, tout comme en Bretagne, les valeurs sont des plus onéreuses malgré cette baisse. Ainsi, dans ces deux régions, où le prix a tout de même chuté de 0,3%, les chiffres des ventes sont de 3 978 euros le mètre carré à Strasbourg (pour la première) et de 4 012 euros le mètre carré à Rennes, par exemple (pour la seconde). N’empêche que globalement, le marché de l’immobilier est ouvertement en baisse en France.
Mais est-ce pour autant le bon moment pour acheter ? Oui et non, rétorquent les spécialistes du marché. « Certes, les prix sont en chute et c’est toujours bien d’acheter à un prix plus bas qu’il l’était il y a un an, donc le contexte est favorable pour attirer les acheteurs », commente Julien, agent immobilier sur la place de Paris. Mais vu la tendance continue de la baisse des prix, « ne serait-il pas mieux de patienter pour acheter à un tarif meilleur encore ? », nuance-t-il. Explication : Au vu de la stagnation du marché dans les grandes villes, les propriétaires sont contraints de revoir davantage leurs exigences à la baisse. Ce qui présage des conditions plus favorables aux acheteurs dans les semaines et mois à venir, surtout qu’une éventuelle reprise n’est attendue que pour la fin du premier trimestre de 2024.