Après un pic mondial du télétravail durant la pandémie du Covid-19, de plus en plus d’entreprises ont commencé à exiger la présence des employés au bureau dès la fin de la crise sanitaire. Une tendance qui s’accentue en 2025, avec une majorité importante d'employeurs qui diminuent le nombre de journées de travail à distance.
Selon les dirigeants des entreprises, le but de ce retour au présentiel, bien qu’il ne soit pas total, est d’avoir une meilleure coordination des équipes de travail et de pouvoir mesurer les performances collectives. « Il y a deux types de productivité : individuelle et collective, celle des salariés individuellement n’évolue pas significativement en télétravail, ceux qui travaillent peu au bureau travaillent peu chez eux et inversement. », explique le vice-président de l’Association nationale des DRH Benoît Serre à BFMTV Business.
Cinq ans après la pandémie du Covid-19, période durant laquelle de nombreuses entreprises ont basculé vers du 100 % télétravail, les spécialistes dressent leur bilan à propos de cette organisation de travail. D’après Benoît Serre, le manque d’interaction entre les collègues a mené à un manque de créativité ainsi qu’à une baisse de productivité collective. « On a cru qu’on pouvait intégrer le télétravail dans le fonctionnement normal de l’entreprise sauf que ça ne marche pas », a-t-il assuré.
Le télétravail, un avantage pour le salarié, mais une contrainte pour l'employeur
À l’heure actuelle, une grande majorité des salariés ont adopté ce mode de travail hybride avec plusieurs jours par semaine de télétravail. D’autres, en 100 % télétravail, ont changé de ville et se retrouvent dans l’incapacité de réintégrer le bureau en présentiel tout au long de la semaine. On remarque également que les offres d'emplois sans possibilité de télétravail trouvent de moins en moins de preneurs, notamment chez la nouvelle génération qui apprécie particulièrement cette forme d’organisation.
Selon Benoît Serre, définir des jours fixes de télétravail durant la semaine est une erreur. « Il y a des périodes où vous avez besoin d’être souvent au bureau, d’autres où vous pouvez être en télétravail. », a-t-il expliqué à BFMTV Business, assurant que la répartition devrait se faire en semestre ou en année. De son côté, l’enseignante-chercheuse en management et RH Caroline Diard remarque une perte de confiance des managers vis-à-vis de leurs employés.
« En télétravail, le salarié est invisible pour l’employeur et ça peut poser des difficultés à certains managers. », a-t-elle expliqué. Une opinion que partage Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’UNSA, qui déclare que « En France, on a un management assez vertical, on aime avoir les gens autour de soi pour les surveiller. »
Parmi les entreprises à avoir réduit les jours de télétravail, on note le groupe Stellantis, Société Générale, Amazon ainsi qu’Ubisoft. Or, un retour strict au travail en présentiel serait difficile à imaginer, compte tenu de la place importante occupée par le télétravail chez les salariés français.







